Pas si terne cette Uranus

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Le 13 mars 1781, l’astrophysicien amateur anglais William Herschel aperçoit un point lumineux inhabituel dans la lentille de son télescope. Pensant avoir affaire à une comète, Herschel suit pendant plusieurs semaines cet astre inconnu et en calcule l’orbite. À sa surprise, il constate que l’objet tourne autour du Soleil ! Il vient de découvrir une toute nouvelle planète, la première depuis l’Antiquité : Uranus.

La septième planète à partir du Soleil fait peu parler d’elle. Il faut avouer qu’Uranus paraît à première vue un peu terne. C’est la planète la plus froide du système solaire (-224 °C), une énorme boule d’eau, d’ammoniac et de méthane glacés, recouverte en permanence par une épaisse brume bleu-vert parfaitement uniforme. Il ne faut pourtant pas se fier aux apparences. Uranus cache un côté sombre sous sa surface en apparence paisible. On y a observé en 2004 une tempête dont les vents peuvent atteindre plus 800 km/h ! L’air de ses bourrasques est principalement composé d’hydrogène, d’hélium et de méthane, le gaz responsable de la couleur bleu-vert de la planète. Note que l’hydrogène et le méthane sont des combustibles potentiellement explosifs. Heureusement qu’il n’y a ni feu ni oxygène sur Uranus !

Ça bouge aussi tout autour de la gigantesque planète gazeuse. Uranus possède 13 anneaux très fins et 27 lunes dont les noms s’inspirent de plusieurs personnages de William Shakespeare : Juliette, Desdémone, Prospero… De quoi donner tout un spectacle !

Autre particularité : Uranus ne tourne pas comme les autres planètes. Son axe de rotation est considérablement incliné. Une collision titanesque avec un autre corps céleste au début de la formation du système solaire aurait couché sa rotation. Ainsi, contrairement à ses sept autres sœurs qui tournent sur elles-mêmes comme des toupies, Uranus tourne plutôt sur le côté, comme un ballon de football lancé dans les airs. Ses pôles pointent donc successivement vers le Soleil. Chacun des hémisphères est exposé à la lumière solaire pendant une demi-année uranienne, l’équivalent de 42 années terriennes. Ensuite, cette moitié de la planète bleue plonge dans la noirceur pour la même période. Les nuits sont longues sur Uranus, mais tout bouge si vite qu’on ne s’ennuie certainement pas !!

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