Pollution chimique

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L’analyse d’une goutte de ton sang ou d’un peu de poussières révélerait probablement une centaine de substances chimiques ! Heureusement, elles ne sont pas toutes dangereuses. Ce sont les contaminants organiques qui sont nocifs pour l’environnement et pour la santé.

Issus des activités humaines, les contaminants organiques sont extrêmement variés et se rencontrent un peu partout : herbicides, pesticides, produits vétérinaires, médicaments, cosmétiques, carburants, peintures, détergents… Les polluants organiques persistants (POP) sont particulièrement néfastes, car ils se dégradent difficilement dans la nature. Propagés par l’air, par l’eau, ou par les animaux, ils s’accumulent dans l’organisme des êtres vivants.

Parmi ces molécules toxiques, les perturbateurs endocriniens sont capables d’interférer avec ton système endocrinien (ou hormonal). Ce système contrôle et coordonne tes fonctions biologiques grâce à des messagers, les hormones (comme l’insuline, l’adrénaline…). Les perturbateurs endocriniens peuvent agir de différentes façons : mimer ou bloquer l’action d’une hormone ou encore interférer et empêcher l’hormone d’agir correctement. Ainsi, ils peuvent être la cause de problèmes de fertilité, de troubles du comportement, de cancers, de malformations… même à des niveaux d’expositions très faibles !

Et si une femme enceinte est exposée, les effets néfastes peuvent s’observer sur plusieurs générations. Au milieu du 20e siècle, le Distilbène, une hormone de synthèse prescrite aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches et les accouchements prématurés, a causé des anomalies génitales chez les nouveau-nés, alors que leurs mères n’ont subi aucun effet secondaire.

Les produits chimiques sont fabriqués pour répondre à des besoins sociétaux : soigner des maladies, protéger les cultures des parasites… et même si la molécule existe dans la nature il est parfois utile de la synthétiser. C’est le cas du taxol, un médicament utilisé dans le traitement du cancer du sein. Extrait de l’écorce de l’If du Pacifique, il faut un arbre adulte pour tenter de soigner un malade. De croissance lente et devenu rare en Amérique du Nord, il est donc plus avantageux de concevoir cette molécule en laboratoire que de l’extraire de l’arbre.

Les scientifiques effectuent des études de toxicité sur les nouvelles molécules, mais ce sont les autorités sanitaires de chaque pays qui ont le dernier mot. Ainsi, le seuil de toxicité d’une molécule peut être différent d’un pays à un autre. Le Bisphénol A par exemple est un perturbateur endocrinien interdit dans la composition des biberons au Canada et exclu de tous les contenants alimentaires en France.

Certains effets négatifs d’une molécule sont connus des scientifiques, mais ils sont minimes par rapport aux bénéfices qu’elle peut apporter. C’est le cas des traitements contre le cancer qui détruisent les cellules malades, mais provoquent aussi des effets secondaires considérables. D’autres fois, la dangerosité d’un composé chimique apparaît plusieurs années après sa commercialisation. La substance est alors présente dans la nature et parfois très difficile à localiser. Tout ce qu’on peut faire, c’est éviter de s’exposer à ces composants en attendant de les éradiquer complètement de la surface de la Terre.

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