S’envoler pour survivre

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Deux fois par an, un fantastique spectacle se déroule le long de l’estuaire du Saint-Laurent. Plusieurs milliers d’oies blanches y font escale quelques semaines pour se nourrir avant de s’envoler de nouveau dans un bruit assourdissant. Au printemps, elles mettent le cap vers le Grand Nord où elles donnent naissance à leurs petits tandis qu’à l’automne les oies se dirigent vers un climat plus doux sur la côte Atlantique des États-Unis.

Les oies blanches ne sont pas les seuls oiseaux à migrer. Plus de la moitié des espèces seraient migratrices, en particulier les insectivores pour qui la nourriture se fait rare en hiver. Ils peuvent parcourir de quelques dizaines à des milliers de kilomètres en une année. La championne : la sterne arctique qui vole plus de 70 000 km chaque année du Groenland à l’Antarctique ! Pourquoi les oiseaux entreprennent-ils de si longs voyages ?

Vivre la période estivale dans le Nord offre des avantages et pas des moindres ! Les journées y sont bien plus longues, laissant aux oiseaux plus de temps pour se nourrir. Les prédateurs se font également plus rares dans les hautes latitudes comme en Antarctique. C’est un environnement très favorable pour élever sa progéniture avant qu’elle ne s’envole elle aussi passer l’hiver dans des destinations moins froides.

Les oiseaux planifient leur voyage. La quantité de lumière, la température extérieure et aussi leur organisme interne les informent sur la période de l’année. À l’approche du départ, ils commencent à faire des réserves de graisse. Certains oiseaux vont même jusqu’à doubler leur poids !

Plusieurs dizaines de kilomètres à parcourir ! Pas question de se tromper d’itinéraire. Pour se repérer, les migrateurs peuvent mémoriser les cours d’eau, les côtes ou les chaînes de montagnes qu’ils ont suivis à l’aller. Les oiseaux ont également d’autres astuces. De jour, ils peuvent s’orienter par rapport au soleil, ce qui est très utile en mer lorsqu’il n’y a plus de repères. Les espèces nocturnes, elles, utiliseront plutôt les étoiles.

Certains oiseaux disposent même d’une « boussole » intégrée sensible aux champs magnétiques de la Terre ! De minuscules particules de minerais magnétiques, la magnétite, ont été retrouvées dans la tête de pigeons ! Une protéine de la rétine sensible aux  champs magnétiques les guiderait également dans leur périple.

Malgré un excellent sens de l’orientation, les tempêtes, les prédateurs, les chasseurs ou la disparition de leurs points d’étapes habituels les empêchent parfois d’arriver à bon port. Certains oiseaux choisissent de migrer en groupe comme les oies et leur célèbre vol en V. Cela leur procure un avantage notamment sur les longues distances.

La pose de bagues métalliques ou de balises GPS sur les oiseaux permet de suivre leurs déplacements et d’évaluer la taille d’une population d’une année à l’autre. Ces observations débouchent sur des prises de mesures de conservation comme ce fut le cas pour le petit Bonglois, classé espèce vulnérable depuis 2009, pour qui il est nécessaire de protéger les terres humides pour préserver ses sites de nidifications.

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