Un ver de trop

Les vers de terre, tout le monde connait ça! Tu en as sûrement déjà vu se promener sur les trottoirs lors des fortes pluies. Pourtant, savais-tu que pratiquement tous les vers de terre que l’on trouve au Québec ne devraient pas être là? Il s’agit en fait d’espèces invasives qui ont été introduites au Québec par l’activité humaine.

Au Québec, la dernière période glaciaire, qui s’est terminée il y a environ 12 000 ans, a éliminé les vers de terre qui y vivaient. Les forêts qui ont repeuplé le territoire déglacé se sont donc développées sans vers pour aider à la décomposition de la matière dans le sol. D’autres petits organismes s’en sont chargés.

Ce sont les colons européens qui ont commencé à introduire les vers de terre au 16e siècle. Ils ne l’ont pas fait exprès. C’est en amenant du sol d’Europe qu’ils ont introduits les premiers vers.  Il faut savoir que les vers de terre ne sont pas de très bons migrateurs. Ils peuvent à peine bouger de 10 mètres par année. En plus, ils sont incapables de franchir les cours d’eau et les montagnes. Alors comment se propagent-ils ? Grâce à nous ! En transportant de la terre pleine d’œufs sous nos pneus de voitures, mais aussi en les apportant en forêt pour les utiliser comme appât pour la pêche !

Mais quel est le problème ? Tu as sûrement déjà entendu que les vers de terre sont excellents pour le sol et qu’ils aident les plantes en aérant la terre. Malheureusement, ce n’est pas toujours vrai. Ils modifient tellement le sol de nos forêts que certaines plantes du Québec n’arrivent plus à pousser lorsqu’ils sont présents. On estime que leur présence pourrait provoquer la disparition de certaines espèces végétales natives du Québec. En plus, de concert avec le réchauffement climatique, ils favorisent la colonisation de nos forêts par des plantes exotiques qui, elles, aiment bien les vers.

Il n’y a pas que les plantes qui sont affectées. Lorsque la population de vers de terre devient très importante, le tapis de feuilles mortes en forêt disparaît rapidement. Les salamandres ont besoin de ce tapis de feuilles mortes afin de conserver l’humidité de leur peau lorsqu’elles se baladent en forêt à la recherche de nourriture. Les oiseaux qui nichent au sol dépendent eux aussi de ce tapis de feuilles afin de camoufler leurs nids. Ils sont donc tous affectés par les vers de terre qui déséquilibrent l’écosystème.

La bonne nouvelle: en limitant les introductions artificielles, il serait possible de diminuer énormément la propagation des vers de terre. Par exemple, si tu vas à la pêche, fais bien attention de ne pas relâcher les vers de terre vivants à la fin de la journée. Avec des petits gestes comme ça, tu participes à éviter l’extinction d’espèces vivantes.

 

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