Construire comme autrefois

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Un gratte-ciel tout en bois. C’est l’objectif d’un concours de deux millions de dollars lancé en avril 2014 par le département d’agriculture des États-Unis. Projet farfelu ? Détrompe-toi. On retrouve déjà des édifices en bois partout dans le monde, dont un de 10 étages à Melbourne en Australie. Déjà utilisé depuis des millénaires, le bois serait-il le matériau du futur ? Pourquoi pas !

Mais n’est-il pas trop faible ? Sache que, par rapport à sa masse volumique, le bois est mécaniquement très résistant. Par exemple, pour une même solidité que l’acier, on peut construire un pont plus léger. En effet, les fibres du bois sont orientées dans le même sens, un peu comme un paquet de petits crayons de bois collés ensemble à la verticale. Un crayon seul est facile à briser. En paquet de 12, c’est une autre paire de manches !

Le bois n’est-il pas facilement décomposable ? Pas tant que ça ! Le bois a une bonne résistance chimique (acidité, salinité, etc.). Certains bâtiments bien entretenus et construits en bois durables, comme le cèdre, peuvent persister des siècles. L’édifice principal du temple bouddhiste Todai-ji, un des plus grands bâtiments en bois au monde, a été construit en l’an 752 à Nara au Japon. Il tient toujours debout.

Par contre, le bois, ça brûle, non ? Oui, mais il résiste tout de même mieux au feu que l’acier. La température n’affecte que très peu la solidité du bois. L’extérieur du bois brûle, mais cette couche carbonisée agit comme un isolant et le centre du bois ne brûle que très lentement. Comme le bois est un mauvais conducteur thermique, le centre reste intact. L’acier, un alliage métallique, conduit bien la chaleur. Son centre se réchauffe et se ramollit. Le temps qu’une poutre de bois brûle complètement, celle d’acier aura fondu et pliée depuis longtemps.

OK, mais couper des forêts, ça nuit à l’environnement ! Pas si l’on coupe et l’on replante intelligemment des arbres. En fait, le bois peut être considéré comme un matériau de construction écologique. Oui, oui ! On l’utilise d’ailleurs très souvent dans les habitations écologiques certifiées (LEED). Durant leur vie, les arbres emprisonnent le dioxyde de carbone, un des principaux gaz responsables des changements climatiques. En coupant des arbres, on garde ce CO2 prisonnier, libérant la place pour de nouveaux arbres qui capteront plus de CO2 !

Bref, les architectes qui conçoivent les gratte-ciel n’ont maintenant qu’à toucher du bois !

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