Des espions dans l’avion

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Le 24 mars 2015 la nouvelle retentit. Un Airbus A320 s’est écrasé dans les Alpes françaises. À chaque catastrophe aérienne, le même scénario : on part à la recherche des boîtes noires. À quoi servent-elles et comment fonctionnent-elles ?

En 2014, trois milliards de personnes ont voyagé sur quelques 30 millions de vols ! Statistiquement parlant, l’avion est le moyen de transport le plus sûr, car c’est lui qui cause le moins de décès en proportion du nombre de voyageurs. Pourtant, lorsqu’un accident survient, les conséquences sont souvent dramatiques et spectaculaires. Pour améliorer la sécurité des passagers, rien de mieux que de connaitre la cause de chaque accident. Les boîtes noires (ou enregistreurs de vols) sont là pour ça. Dans un avion, elles sont normalement au nombre de deux.

Les avions civils sont équipés d’un enregistreur de paramètres (Flight Data Recorder) qui enregistre par exemple l’altitude, la vitesse ou la pression de façon continue (seconde par seconde). Les informations des différents capteurs de l’avion sont recueillies par un boitier d’acquisition puis envoyées à la première boîte noire qui se situe à l’arrière de l’avion, la partie généralement la mieux conservée lors d’un impact.

Grâce à des microphones dans la cabine, l’enregistreur phonique (Cockpit Voice Recorder) enregistre les communications radios, les conversations, les bruits de moteur ou encore les alarmes. Ces informations peuvent être précieuses et ont permis par exemple de conclure à un suicide du copilote dans l’accident de l’A320.

Les boîtes noires sont oranges ou rouges avec des bandes blanches réfléchissantes pour mieux les repérées dans les débris ! Alors pourquoi portent-elles ce nom ?

En 1930, l’ingénieur français François Hussenot invente le premier enregistreur de vol. À l’époque, les données sont enregistrées sur du papier photographique, qui doit donc être protégé dans une enceinte noire. D’où le nom ! Dans les années 60, ce système est abandonné pour la bande magnétique sur laquelle sont numérisés et enregistrés les paramètres. Depuis 1990, les bandes sont remplacées progressivement par les disques électroniques plus fiables et offrant un espace de stockage plus grand. Ainsi la première boîte noire peut enregistrer jusqu’à 25 heures de vol et la deuxième jusqu’à 2 heures, les données les plus récentes venant remplacer les plus anciennes.

Retrouver les boîtes noires peut s’avérer difficile ! Celles de l’avion d’Air France Rio-Paris, disparu dans l’Océan Atlantique en 2009, ont finalement été récupérées en 2011 !  Elles sont conçues pour résister aux pires conditions : température de 1100°C pendant une heure, forte accélération et un mois d’immersion dans l’eau à 6000 mètres de profondeur. Lors dun accident, des balises émettent des signaux pendant 90 jours pour aider à la localisation.

Les boîtes noires doivent ensuite nous livrer leur secret. Au Canada, c’est le Bureau de la Sécurité des Transports qui se charge de la lecture des enregistreurs et de l’analyse des données. Une fois l’enquête terminée, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) prendra des mesures pour éviter que les erreurs techniques ou humaines ne se reproduisent. Ainsi, suite au crash de l’Airbus A320, l’OACI préconise la présence permanente de deux personnes dans le cockpit. Des discussions autour d’un suivi satellitaire en temps réel planent aussi dans l’air.

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