Invasion d’espèces !

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© USDAgov

Responsable de la mort de millions d’arbres, l’agrile du frêne est probablement à la tête du podium des espèces invasives les plus dévastatrices en Amérique du Nord. Cet insecte à la belle coloration vert métallique est arrivé sur notre territoire dans les années 90 par l’intermédiaire de caisses d’emballage en bois. Les outils de luttes actuels ne suffisent plus pour l’éradiquer. Comment des espèces exotiques font-elles pour envahir nos paysages ?

Originaires d’autres parties du monde, les espèces exotiques ne sont pas toutes envahissantes. Souvent, leur propagation se fait lentement et sur des zones géographiques relativement restreintes. Cependant, par l’intermédiaire des échanges commerciaux, de l’agriculture et des transports, certaines espèces se retrouvent dans un milieu où aucun compétiteur, parasite ou prédateur ne freinent leur expansion. Ces nouveaux êtres vivants prennent le dessus sur les espèces locales aboutissant à des dommages écologiques, économiques et environnementaux de grande envergure.

Les premières espèces exotiques sont arrivées au Québec au 16e siècle avec les Français. Bien loin de se préoccuper de l’écologie, ils sont venus avec leurs plantes médicinales et alimentaires, leurs animaux, et aussi de façon involontaire avec les souris et les rats qui peuplaient les cales de leurs bateaux, ou encore les graines et le pollen que contenaient les cales de sable et de gravier. Ceci est de l’histoire ancienne, et les espèces invasives d’aujourd’hui ont de quoi préoccuper les scientifiques.

La liste des envahisseurs est longue : la moule zébrée, le roseau commun, le crabe vert, le longicorne asiatique… Chacun possède sa technique pour s’imposer dans ce nouvel écosystème. L’étourneau par exemple pique les sites de nidifications des merles bleus les empêchant de se reproduire, les rats introduits sur les îles de la Reine-Charlotte mangent les œufs et les oisillons des Guillemots à cou blanc. Des maladies introduites comme la brûlure du châtaignier dévastent des populations entières. La lamproie marine quant à elle se fixe aux poissons et se nourrit de leur sang et de leur liquide organique. Certaines espèces invasives prennent la place d’espèces indigènes en s’hybridant avec elle. C’est le cas du murier blanc et du murier rouge. D’autres agissent de façon indirecte en perturbant l’habitat. Ainsi, le cerf de Virginie, abondant sur l’île d’Anticosti, provoque la disparation d’autres espèces comme l’ours noir à  force de brouter la végétation.

Heureusement, plusieurs moyens de lutte peuvent être mis en place pour venir à bout de ce fléau ou au moins limiter leur propagation : l’extraction des végétaux de façon manuelle, le piégeage des animaux, l’utilisation de pesticides, l’introduction de prédateurs. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste pour aider, tu peux éviter l’introduction d’espèces invasives à ta manière en évitant de relâcher des plantes et animaux étrangers dans la nature, de transporter des fruits, légumes et plantes en voyage… Des gestes simples qui peuvent sauver la riche biodiversité de nos régions !

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