Anesthésiologiste

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La douleur : une sensation dont tous les humains voudraient bien se passer… Dans les hôpitaux, les anesthésiologistes sont un peu des magiciens, car ils arrivent à la faire disparaître ! Par leurs connaissances du corps humain et des substances chimiques, ils peuvent nous endormir, supprimer la douleur, puis nous réveiller. Pendant ce temps, le chirurgien nous a opérés sans souffrance. Heureusement pour nous ! Le mot anesthésie vient du grec an, qui veut dire absence, et aisthêsis, qui veut dire sensation. L’anesthésiologie est donc l’art de faire disparaître les sensations !

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Clément Rouleau, anesthésiologiste

Depuis quatre ans, Clément Rouleau est anesthésiologiste au Centre hospitalier régional de Rimouski. Emballé par son métier, il en parle comme d’un loisir passionnant.

Quel est le rôle d’un anesthésiologiste pendant une opération ?
Mon rôle est d’endormir le patient, soit en lui injectant un anesthésiant dans le sang, soit en le lui faisant respirer avec un petit masque à gaz. Je suis présent pendant toute l’intervention car je dois prendre en charge les activités vitales de la personne opérée : circulation sanguine, respiration… Si quelque chose cloche, je dois agir en quelques secondes pour rétablir la situation.

Mais tu « n’endors » pas toujours complètement les patients ?
Non, certaines opérations nécessitent seulement une anesthésie locale. L’opéré reste éveillé et conscient, mais il ne sent plus la partie de son corps que l’on opère.

À quel autre métier comparerais-tu celui d’anesthésiologiste ?
À un pilote d’avion de ligne. Pour chaque vol, il y a le décollage, le vol proprement dit, puis l’atterrissage. De même, pour chaque opération, il y a l’endormissement, l’anesthésie proprement dite qui dure pendant toute l’opération, puis le réveil. Les étapes critiques sont le décollage et l’atterrissage, alors que pendant le vol, on ne fait que surveiller les instruments et on agit seulement si quelque chose ne va pas.

Quelles sont les qualités d’un bon anesthésiologiste ?
Il faut avant tout être très vigilant. Pendant une opération, on est à l’affût du moindre détail qui pourrait indiquer que quelque chose ne va pas. Il faut aussi penser et agir rapidement, parce qu’un retard de quelques secondes, dans l’administration d’un produit par exemple, peut parfois être fatal. Je dois aussi être très humain pour mettre en confiance le patient que je vais endormir : durant l’intervention, sa vie va reposer entre mes mains.

Quels sont les moments qui te font sourire dans ton métier ?
Les produits utilisés pour les anesthésies ont parfois des effets amusants. L’un d’eux semble favoriser un sommeil peuplé de rêves très agréables. À leur réveil, les patients me parlent très gentiment et m’appellent « Mon beau docteur ! » Parfois aussi, lorsque j’endors un enfant, je lui récite une petite comptine. À son réveil, il reprend parfois la comptine là où je l’avais laissée lorsqu’il s’est endormi, comme si le temps s’était arrêté pour lui.

Une journée dans la vie de Clément

Clément Rouleau arrive à l’hôpital un peu avant 7 h. Première tâche : il fait la tournée des chambres pour visiter les gens qui seront opérés durant la journée. Cela lui permet de les rassurer, mais aussi de collecter des informations sur eux pour bien faire son travail. Vers 7 h 45, la première chirurgie commence au bloc opératoire. L’anesthésiologiste ne s’occupe que d’un opéré à la fois, pour surveiller ses signes vitaux et intervenir rapidement en cas de problème. Les opérations se succèdent jusqu’à 16 h. Aujourd’hui, il n’y a eu que cinq opérations, mais certains jours, il peut y en avoir jusqu’à 15. Pas vraiment le temps de dîner !

Après 16 h, il retourne visiter les patients qui ont été opérés pour s’assurer que leur réveil s’est bien passé et qu’ils ne ressentent pas trop de douleur. Vers 18 h, il s’apprête à partir, mais une infirmière l’arrête : une femme enceinte a demandé une épidurale. Il monte en vitesse à sa chambre et lui fait rapidement la piqûre qui permettra de réduire les douleurs de l’accouchement. Il est efficace, car des épidurales, il en fait plus de 200 par année ! Après s’être assuré que tout allait bien, il part se reposer car demain sera une grosse journée : c’est lui qui sera de garde le soir et la nuit pour répondre aux urgences, soit une journée de travail de 24 heures ! Heureusement, ça n’arrive qu’une fois tous les cinq jours.

Sur les bancs d’école…

Au Cégep :
DEC en sciences de la nature (sciences de la santé et de la vie) (2 ans)

À l’Université :
Doctorat en médecine (5 ans).

Au Québec, quatre universités offrent ce programme : l’Université Laval (Québec), l’Université de Sherbrooke, l’Université de Montréal et l’Université McGill (université anglophone de Montréal).

L’anesthésiologie est une spécialité de la médecine. Une fois diplômé, on doit donc faire sa résidence, c’est-à-dire une période pendant laquelle on étudie dans sa spécialité tout en travaillant dans un hôpital sous la supervision d’un médecin d’expérience. Dans le cas de l’anesthésiologie, la résidence dure un cinq autre années.

Et après ?
Les anesthésiologistes travaillent essentiellement dans les hôpitaux. Chaque hôpital en engage plusieurs et ne pourrait pas fonctionner sans eux.

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