Anthropologue judiciaire

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Un cadavre est découvert. Lorsque la décomposition est tellement avancée que les autopsies conventionnelles ne mènent nulle part, c’est à l’anthropologue judiciaire que les policiers font appel.

Homme, femme ou enfant ? Mafioso, suicidaire ou innocente victime d’un tueur en série ? Grâce à l’anthropologue judiciaire, on obtiendra de précieuses informations sur la personne décédée.

En faisant « parler les os », l’anthropologue judiciaire pourra même nous en apprendre un peu plus sur les circonstances de sa mort.

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Kathy Reichs, anthropologue judiciaire

Kathy Reichs est une anthropologue judiciaire de renommée internationale. On a fait appel à ses compétences pour témoigner au Tribunal pénal international pour le Rwanda (pays où il y a eu un terrible génocide, il y a 10 ans), pour identifier des victimes de la tragédie du 11 septembre 2001 et même pour examiner les restes de victimes de la Deuxième Guerre mondiale.

Elle aime tellement son métier qu’elle en fait des romans, traduits en plus de vingt langues.

L’odeur de la mort vous dérange-t-elle dans votre travail ?
On s’y habitue. C’est comme lorsqu’on reste longtemps dans une cuisine où se mijote un bon petit plat : à un moment donné, on ne sent plus rien ! Et puis, il y a beaucoup de ventilateurs. Je ne la sens plus du tout, cette odeur putride qui vous effraie tant !

Quelle est la première question que vous vous posez lorsque vous devez extraire un maximum d’informations à partir de quelques os ?
Tout d’abord, il faut déterminer s’il s’agit des os d’un humain ou d’un animal. Si ce sont des os d’animaux, on consacrera beaucoup moins d’énergie à connaître les circonstances du décès.

Quand il s’agit d’ossements humains, comment vous y prenez-vous ensuite ?
Je fais parler les os ! Certaines caractéristiques sont assez faciles à observer au niveau de la structure : l’âge, le sexe et l’origine ethnique de la personne décédée. La configuration des sutures du crâne peut révéler autant d’informations que les empreintes digitales. Les rainures et les cavités des os du bassin témoignent du traumatisme subi par une femme lors de l’accouchement. Je peux même savoir si la personne était gauchère ou droitière, car l’utilisation régulière d’une main entraîne des modifications des os.

Comment arrivez-vous à déterminer les circonstances et le moment du décès ?
J’évalue la quantité de tissus qui enrobe toujours les os, ainsi que leur état. Le cerveau et les organes internes se décomposent plus rapidement que les tissus conjonctifs ; leur présence permet donc de conclure à une mort relativement récente. En analysant minutieusement les trous de balle ou les marques laissées sur les os, j’obtiens de précieuses informations. Les traces laissées par un couteau à steak sont bien différentes de celles laissées par une scie !

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait pratiquer ce métier hors du commun ?
Il faut à tout prix éviter de personnaliser chaque cas, conserver une certaine distance, car sinon, ça peut devenir très difficile.

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