Dermatologue

La peau est la première ligne de défense de notre organisme contre les menaces extérieures. Ainsi elle est exposée aux réactions allergiques, aux infections ainsi qu’aux traumatismes tels que les blessures, les brûlures, les hématomes… Notre peau est aussi criblée de petites imperfections comme les grains de beauté, l’acné ou encore les verrues… Tu en as peut-être déjà fait les frais ! Le dermatologue connait les moindres recoins de la peau, des cheveux et des ongles. Il prévient, diagnostique et traite les maladies grâce à la prescription de médicaments, des interventions chirurgicales ou des procédés spécialisés comme la cryothérapie.

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Hélène Veillette, dermatologue
Hélène est dermatologue à l’Hôpital Saint Sacrement du CHU du Québec depuis 2012. Elle exerce aussi sa surspécialité en pédagogie des sciences de la santé à l’Université Laval où elle est directrice du programme de dermatologie.

Pourquoi avoir choisi la dermatologie ?
C’est un ami qui m’a donné le goût. J’ai plongé le nez dans un livre et j’en suis ressortie passionnée. La dermatologie est très différente des autres branches de la médecine. Je trouve qu’elle se rapproche plus de la botanique ou de l’ornithologie où il faut beaucoup observer pour être ensuite capable d’identifier.

Qu’apprécies-tu le plus dans ton métier ?
La diversité du travail et la gratification quotidienne. J’aide des gens tous les jours et ils nous remercient d’avoir changé leur vie. J’adore aussi enseigner la dermatologie aux étudiants.

Qu’aimes-tu le moins ?
La pression. Il y a beaucoup d’attentes, parfois démesurées, de la part des gouvernements et des patients. Ce n’est pas toujours facile à gérer. Aussi, la bureaucratie est lourde. Je dois quelquefois prendre une journée de travail pour faire de la paperasse alors que je pourrais consacrer ce temps aux patients !

La spécialité de dermatologie requiert-elle des compétences particulières ?
Comme pour toutes les spécialités il faut être communicateur, érudit, professionnel… En dermatologie, il faut aussi être très visuel. Lorsqu’on voit une lésion, il faut que ça « allume vite » dans notre cerveau !

Es-tu confronté à des situations délicates ?
En médecine, c’est la relation avec le patient qui est parfois difficile. Certains se renseignent auparavant sur internet et remettent en question notre diagnostic. Les statistiques montrent qu’environ un patient sur deux ne suit pas les prescriptions. Ils ont peur des effets secondaires ou ont entendu que tel médicament n’était pas bon… Il faut être très bon communicateur et garder la tête froide.

Te souviens-tu de ta première intervention chirurgicale ?
Oui très bien. Je devais retirer un mélanome. J’étais supervisé par une résidente « séniore », ça s’est très bien passé. Je n’étais pas spécialement stressée, j’avais déjà participé à ce type d’interventions pendant mes stages. 

Gères-tu les urgences ?
Les urgentologues peuvent être amenés à me consulter dans certains cas comme des réactions médicamenteuses qui causent de sévères brûlures ou des infections graves… mais il n’est jamais question de vie ou de mort dans les prochaines minutes. C’est ce que j’aime dans ma spécialité, il y a de l’action, mais on n’est pas toujours sur la corde raide.

Ton emploi a-t-il de l’avenir ?
Oui, il y aura toujours de la demande notamment en région. Les cancers de peau vont en augmentant et l’on voit apparaitre des complications dues aux nouveaux types de traitements tels que les nouvelles chimiothérapies. La peau est un organe accessible, les patients viennent consulter dès qu’ils voient quelque chose de suspect.

Une anecdote à nous raconter ?
En médecine, il faut toujours être prêt à tout ! Une fois, un patient est venu consulter : « Je crois que ça bouge sous ma peau Docteur ». J’ai réalisé un prélèvement de peau et en effet… j’ai sorti une larve !

Trouves-tu que les jeunes prennent soin de leur peau ?
Je crois que ça s’améliore. La mode change. On a troqué le bronzage intense de Pamela Anderson pour le teint pâle de Nicole Kidman ! Les jeunes ont de meilleurs modèles et sont mieux informés. Lors des consultations, je trouve que les adolescents sont intelligents et très perspicaces.

Une journée dans la vie d’Hélène…

Hélène est très matinale. À 7 h 45, elle est déjà prête à accueillir son premier patient. La dermatologue se renseigne sur la raison de sa venue : un « bouton » qui ne guérit pas, malgré plusieurs tentatives de traitements, l’inquiète. Après avoir fait un bilan sur sa santé générale, la spécialiste examine le patient de la tête au pied. À première vue elle suspecte un cancer de la peau et réalise une biopsie pour en avoir le cœur net. Elle prélève délicatement un morceau de peau suspect qu’elle enverra au pathologiste pour identifier le type de cellule. Elle reverra le patient lorsque les résultats seront revenus et pourra alors décider d’une solution adaptée comme une excision par chirurgie s’il s’agit d’un cancer.

Une deuxième personne attend déjà le médecin. Cette fois-ci un grain de beauté douteux sera l’objet de cette visite. À l’aide de son dermoscope, un appareil contenant une loupe grossissante et une lumière polarisante, Hélène ausculte le « suspect ». Pas d’inquiétude, le grain de beauté n’a pas les caractéristiques d’un mélanome. La patiente rentre chez elle rassurée. La dermatologue voit environ 25 patients dans la journée, elle accorde à chacun une vingtaine de minutes. Tous les jours, des gens consultent pour des psoriasis, de l’eczéma ou des cancers de la peau. L’experte est aussi confrontée régulièrement à des cas rares. Hélène est amenée à travailler avec les cinq autres dermatologues du service, les deux infirmières, l’aide technique et parfois avec des infectiologues et des radiologistes. Elle termine sa journée en rappelant quelques patients et rentre chez elle aux alentours de 17 heures.

Sur les bancs d’école…
Après avoir obtenu un DEC en sciences de la nature au Cégep Garneau, Hélène a intégré le programme de médecine de l’Université Laval. Après les trois années d’études générales de la médecine, et les deux années d’externat, elle a effectué sa résidence en dermatologie en 5 ans. Pour pouvoir travailler à l’Université, il faut effectuer une surspécialité. Hélène a choisi la pédagogie des sciences de la santé. Hélène a eu l’opportunité grâce à des stages de découvrir des services très divers : médecine de famille, gynécologie, pédiatrie, chirurgie, psychiatrie, urgence…

Au Cégep :
– D.E.C en science de la nature et avoir réussi les cours de biologie et de chimie
– Autre D.E.C et avoir réussi les cours de mathématiques, de physique, de chimie et de biologie.

L’admissibilité au programme de médecine peut varier selon les universités.

À l’Université :
Pour devenir dermatologue, tu dois d’abord faire un doctorat en médecine offert à l’Université Laval, à l’Université de Sherbrooke, à l’Université de Montréal et à l’Université McGill.

Tu devras ensuite suivre une formation de cinq ans en dermatologie offerte à l’Université Laval et à l’Université de Montréal et McGill.

Pour exercer cette spécialité, il faut être membre du Collège des médecins du Québec.

Et après ?
Le dermatologue peut ouvrir son propre cabinet ou exercer dans les centres hospitaliers, les Centres locaux de services communautaires, les Centres de Santé et de Services Sociaux, les cliniques médicales, ou encore les centres de recherches.

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