Frigoriste

photo: alphaspirit@depositphotos

Le frigoriste est un expert en température. Si tu désires suer à grosses gouttes ou claquer des dents, c’est à lui qu’il faut t’adresser ! Grâce à son savoir-faire, il peut modifier le climat de n’importe quel endroit pour le transformer de sauna à véritable congélateur.

Aussi appelé «mécanicien en réfrigération et climatisation», le frigoriste installe, inspecte, répare et entretien divers dispositifs de ventilation, de chauffage, de climatisation et de réfrigération. Il doit bien comprendre le fonctionnement des appareils pour intervenir rapidement en cas de bris.

Partout où la température doit être régulée, on a besoin de son expertise : bâtiments résidentiels, commerciaux, industriels, institutionnels, arénas, chambres froides, comptoirs et camions réfrigérés, etc. Il peut parfois être appelé à travailler en hauteur, dans des endroits exigus, dans des températures extrêmes… Bref, un métier pour lequel il ne faut pas avoir froid aux yeux !
 

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Steve Brochu, frigoriste
Steve est frigoriste pour la compagnie Leprohon, qui se spécialise en réfrigération, climatisation, chauffage, ventilation et géothermie depuis 85 ans dans la région de Sherbrooke.

Que ce soit dans des maisons, des commerces ou des usines, Steve répond à des appels de service, c’est-à-dire qu’il vient en aide aux clients dont les systèmes de régulation de la température sont défectueux. Sans savoir ce qui l’attend, il se rend sur place pour analyser et résoudre le problème. Chaque journée est différente !

En quoi consiste ton travail ?
Mon travail, c’est de résoudre des problèmes ! Par exemple, si le système de réfrigération d’une épicerie ne fonctionne pas, je dois identifier rapidement la cause, puis la solution, sinon c’est énormément de nourriture qui se perd ! Je dois travailler vite, être alerte, et toujours prévoir un plan B.

C’est un métier complexe et complet. Dans les appareils, une substance réfrigérante circule en circuit fermé où elle est tour à tour dilatée pour absorber la chaleur, puis compressée pour la rejeter ailleurs dans un réseau de tuyaux, de radiateurs, de valves et de compresseurs. En plus, il y a une part d’informatique dans tout ça.

Pour faire fonctionner les systèmes, on doit donc toucher à tout : mécanique, plomberie, soudure, électronique et informatique.

Quelles sont les qualités qui te servent le plus dans ton travail ?
Je dois être polyvalent, débrouillard, autonome, minutieux et habile de mes mains.

Y a-t-il des défis ou des difficultés associés à ton travail ?
C’est un travail très physique. Je dois traîner des outils, des pièces de rechange et marcher beaucoup. Aussi, pour les tâches très minutieuses, je dois parfois travailler dans le froid sans porter de gants. On s’endurcit !

Il faut savoir supporter la pression, surtout quand le client regarde par-dessus notre épaule alors qu’on tente de régler la situation. Il faut beaucoup d’entregent lorsqu’il est question d’expliquer aux gens ce qui se passe ! Pour ça, j’ai dû vaincre ma timidité.

Y a-t-il des dangers associés à ton travail ?
J’ai suivi une formation pour travailler en hauteur et, quand ça arrive, je porte un harnais de sécurité. Je dois aussi être vigilant quand je travaille avec des voltages élevés, car il peut y avoir des arcs électriques.

Quelle est la température la plus extrême à laquelle tu as été exposé dans le cadre de ton travail ?
Quand j’étais apprenti, j’ai eu à travailler dans la chambre froide d’un abattoir où les températures atteignaient -50 degrés Celsius. En plus, le froid était amplifié par les ventilateurs. Dans ces cas-là, il faut bien s’habiller !

À l’inverse, j’ai déjà installé une unité de climatisation dans le plafond d’une fonderie, et ce, en pleine canicule. Il faisait tellement chaud qu’on ne pouvait pas travailler plus de 15 minutes d’affilée !

Quel outil utilises-tu le plus ?
Le multimètre est très important pour mesurer le courant électrique. Je traîne aussi toujours un tournevis, une paire de pinces, et des jauges à pression.

Une anecdote à partager ?
Alors que j’étais en stage, j’accompagnais un collègue qui devait changer d’urgence un compresseur dans un aréna. En voulant trop vite retirer un bouchon, toute l’huile qui était à l’intérieur de l’appareil est sortie d’un coup. Elle a été projetée avec tellement de force que ça a laissé une empreinte de nos silhouettes sur le mur…

Qu’est-ce qui t’a d’abord intéressé à ce domaine ?
Mon père savait que j’aimais les tâches manuelles, alors quand j’ai fini l’école secondaire, il m’a encouragé à voir ce que le centre de formation professionnelle de Sherbrooke avait à offrir. Je ne regrette pas d’avoir suivi son conseil ! J’adore me casser la tête sur la résolution de problèmes, mais surtout, j’exerce un travail manuel.

Une journée dans la vie de Steve

Steve commence sa journée en se rendant à son bureau… c’est-à-dire son camion ! Tout ce dont il a besoin pour l’installation et la réparation des systèmes de climatisation s’y trouve : outils, pièces de rechange, ordinateur, etc.

Au cours de sa journée, Steve peut parcourir environ 600 km, visitant un client après l’autre. Selon la nature du problème à régler, il peut rester sur place une ou deux heures. S’il doit partir avant que la situation soit résolue, il s’assure qu’une solution temporaire soit en place en attendant son retour. Mais une chose est sûre, lorsqu’il repart, c’est avec une poignée de main !
 

Sur les bancs d’école…
En 2001, Steve complète son diplôme d’études professionnelles au Centre de formation professionnelle 24-juin à Sherbrooke. Il commence à travailler chez Leprohon le jour même où il remet son dernier examen ! Il y exerce le métier de frigoriste depuis maintenant 17 ans.

Formation :
Le Diplôme d’Études Professionnelles (DEP) en réfrigération dure 2 ans. Il est offert dans les Centres de formation professionnelle (C.F.P.) suivants :
C.F.P. 24-Juin, C.F.P. de Québec, C.F.P. Jonquière, Édifice du Royaume, C.F.P. Pierre-Dupuy, C.F.P. Vision 2020, C.F.P. de Lachine, Édifice Dalbé-Viau, École Polymécanique de Laval.

Une fois sur le marché du travail, tu devras accumuler des heures d’expérience pour monter les échelons des 4 stades d’apprentis. Pour travailler sur les chantiers de construction, le certificat de compétence-compagnon ou le carnet d’apprenti est obligatoire.

Et après…
Les perspectives d’avenir pour les frigoristes sont bonnes. Avec ce diplôme en poche, de nombreuses possibilités d’emploi s’offrent à toi : dans les entreprises spécialisées en réfrigération, en climatisation ou en ventilation, les entreprises de construction, l’industrie agroalimentaire (abattoirs, laiteries, crémeries, etc.), les arénas, les établissements commerciaux, les Forces armées Canadiennes, ou même à ton propre compte.

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