Inspecteur des produits alimentaires

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Garantir aux consommateurs des aliments sécuritaires : c’est la mission des inspecteurs des produits alimentaires. Restaurants, supermarchés, usines alimentaires, abattoirs, cuisines d’établissements institutionnels reçoivent régulièrement leurs visites. Ces spécialistes vérifient la bonne conservation des aliments, la propreté des lieux, les installations sanitaires, les méthodes de travail et les gestes d’hygiène du personnel. Grâce à eux, tu peux savourer ton repas l’esprit tranquille !
 

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Stéphanie Laroque-Picard, inspectrice des produits alimentaires
Stéphanie travaille à la direction générale de l’inspection des aliments du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Avec environ 500 visites d’établissements alimentaires par année à son actif, l’inspectrice veille à la sécurité des aliments vendus aux consommateurs.

Photo MAPAQ

Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Le monde alimentaire m’a toujours intéressé. C’est un secteur qui offre des emplois très variés. Pendant ma formation, j’ai suivi un cours d’inspection des aliments. Mon enseignante était tellement captivante qu’elle m’a transmis sa passion.

Qu’est-ce qui te motive le plus dans ton travail ?
C’est de contribuer à la sécurité alimentaire des consommateurs et d’aider l’exploitant à régler ses problèmes. C’est très gratifiant de constater des résultats positifs après une inspection.

Quel est l’aspect le plus désagréable ?
Il arrive parfois qu’après une inspection et de multiples recommandations, l’exploitant retourne à ses anciennes méthodes. Je me demande alors ce que j’aurais pu faire de plus pour l’aider.

Quelles sont les qualités nécessaires pour être inspecteur ?
Il faut avoir un bon sens de l’observation, des qualités en matière de communication, être rigoureux, faire preuve de discernement, être autonome et avoir confiance en soi. C’est important de réagir rapidement face à une situation difficile ou stressante.

Quels types d’établissements contrôles-tu ?
Il s’agit principalement de restaurants de détaillants, d’usines de transformation et d’établissements alimentaires institutionnels, comme les cuisines des hôpitaux ou des résidences pour personnes âgées… Certains de mes collègues inspectent également les abattoirs, les fermes laitières et dans le domaine de la santé et du bien-être animal.

À quelle fréquence les établissements alimentaires sont-ils contrôlés ?
L’inspection des établissements est basée sur un système de pointage. Il y a 5 classes relatives au degré de risque pour la santé. C’est cette évaluation qui va faire varier la fréquence des inspections. Je peux avoir inspecté un établissement il y a une semaine, mais si une plainte est déposée j’y retournerai la semaine suivante. Nous pouvons y retourner également pour vérifier un rappel de produit ou pour une visite de suivi.

De quels types de plaintes s’agit-il ?
C’est très varié. Il peut s’agir d’un manipulateur d’aliments qui ne se lave pas régulièrement les mains, de viandes mal conservées… Nous avons un délai de 24 à 96 heures pour intervenir. Pour des intoxications alimentaires, par exemple, il faut agir très vite pour analyser les aliments soupçonnés.

Quelles sont les issues d’une inspection ?
Pour beaucoup d’établissements alimentaires, la situation est corrigée sur-le-champ en fournissant les recommandations nécessaires. Dans d’autres situations, je peux rédiger un rapport d’infraction. Selon le type d’infraction (leur niveau de risque pour la santé) ou leur répétition, les amendes seront plus ou moins élevées. Si un problème ne peut pas être réglé tout de suite, et qu’il y a un risque imminent pour la santé du consommateur, je déciderai de la fermeture temporaire de l’établissement.

Quelle est ta pire expérience ?
Mon expérience la plus stressante c’est lorsque j’ai inspecté un établissement infesté de coquerelles. Je n’avais vraiment pas envie d’en ramener à la maison !

Une anecdote amusante à nous raconter ?
J’étais sur la route lorsque ma chef d’équipe m’a signalé une plainte dans le territoire où je travaillais. C’était justement l’établissement que je venais d’inspecter. J’ai battu le record de vitesse pour répondre à cette signalisation !

Prêtes-tu davantage attention au restaurant où tu vas manger ?
C’est sur que je suis une consommatrice avertie. Mais je ne regarde jamais l’historique des restaurants où je m’apprête à manger ! 

Une journée dans la vie de Stéphanie

8 h 30, Stéphanie pousse les portes de son bureau. Elle commence par consulter son ordinateur, un outil précieux pour organiser sa journée. L’historique d’inspection de tous les établissements alimentaires y est répertorié ainsi que les nouvelles plaintes des consommateurs. L’inspectrice évalue les priorités et, elle se met en route : direction Oka, à environ 50 km à l’ouest de Montréal.

Stéphanie arrive à l’établissement et se présente comme inspectrice du MAPAQ. Les établissements ne sont pas avisés de la visite des inspecteurs. Stéphanie a rencontré plusieurs fois le propriétaire, le restaurant ayant déjà fait l’objet de plusieurs inspections. La spécialiste enfile son sarrau et sa résille et part à l’assaut des cuisines. À l’aide d’un thermomètre, elle vérifie la température des réfrigérateurs et prélève aussi des échantillons d’aliments qu’elle répertorie dans des sacs stériles prévus à cet effet. À première vue, tout semble réglementaire, il faudra tout de même attendre les résultats d’analyse envoyés au laboratoire d’expertises et d’analyses alimentaires du MAPAQ. L’inspectrice rédige ensuite le rapport, qu’elle remet et explique immédiatement à l’exploitant. Le rapport est archivé dans son ordinateur et sera enregistré dans la banque de données du MAPAQ.

Stéphanie reprend la route pour visiter un autre restaurant qui cette fois-ci fait l’objet d’une plainte. Les manipulateurs d’aliments ne semblent pas respecter les pratiques d’hygiène prescrites par la loi. En arrivant, elle fait ses premières observations sur les comportements des employés. Elle poursuit ses observations lors de son inspection à la cuisine. Elle règle le problème sur-le-champ et rappelle aux employés concernés, ainsi qu’au propriétaire, les normes d’hygiène à suivre, comme le lavage des mains.

Généralement, Stéphanie est très bien reçue par les propriétaires qui comprennent le rôle des inspecteurs. Pour les cas plus conflictuels, il arrive qu’elle soit accompagnée d’un(e) de ses collègues. Autrement, l’inspectrice se déplace généralement seule, mais elle a toute une équipe de professionnels sur qui elle peut compter lors de situations particulières en inspection.
 

Sur les bancs d’école…

Stéphanie a obtenu un DEC en technique de diététique au Collège Montmorency à Laval. Pendant sa formation, elle a effectué plusieurs stages en contrôle de la qualité des aliments. Une fois diplômée, elle a travaillé pendant un an en contrôle de la qualité dans une entreprise de transformation de la viande avant de se présenter au concours d’entrée au MAPAQ, qu’elle a obtenu brillamment.

Au Cégep :
– DEC en diététique offert au Cégep de Chicoutimi, au Cégep de Rimouski, au Cégep de Saint-Hyacinthe, au Cégep de Trois-Rivières, au Cégep de Limoilou (campus de Charlesbourg), au Collège de Maisonneuve et au Collège Montmorency.
– DEC en technologie des procédés et de la qualité des aliments offert au Cégep régional de Lanaudière (Joliette), à l’Institut de technologie agroalimentaire (Campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe).
– DEC en technologie de la transformation des aliments offert au Cégep régional de Lanaudière (Joliette), à l’Institut de technologie agroalimentaire (Campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe).

À l’Université :
Un baccalauréat peut-être exigé par certains employeurs (l’Université Laval propose un baccalauréat en sciences et technologies des aliments)

Et après ?
Comme Stéphanie, l’inspecteur des produits alimentaires peut travailler au MAPAQ, à l’Agence canadienne d’inspection des aliments ou encore directement dans des entreprises qui possèdent leur propre service d’inspection.

Pour un poste d’inspecteur en alimentation et en bien-être animal au MAPAQ, il est maintenant possible de s’inscrire sur le portail de la fonction publique du gouvernement du Québec pour recevoir les dates des prochains concours.
 

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