Ingénieur minier

-
Le pétrole qui fait avancer ta voiture, le cuivre de ton cellulaire, le fer des boîtes de conserve… des matières premières indispensables à notre vie quotidienne. L’ingénieur minier y est pour quelque chose.

Ce spécialiste planifie, élabore et réalise des projets d’aménagement des mines à l’aide de plans et de modèles en trois dimensions afin d’extraire de la façon la plus rapide, économique et sécuritaire possible les richesses souterraines. Par la suite, il coordonne et gère les opérations d’extraction tout en s’assurant de la stabilité des structures. L’ingénieur est aussi un gestionnaire, il doit gérer les ressources humaines, financières et matérielles à sa disposition.

  • Entrevue
  • Journée type
  • Études et emplois

Daniel Deschênes, Ingénieur minier junior
Daniel Deschênes est ingénieur minier junior chez Goldcorp depuis juin 2013. Il travaille sur le projet Éléonore, une mine d’or souterraine située à la Baie James, à environ 100 km au sud de la centrale hydroélectrique LG-3. En collaboration avec d’autres professionnels, il planifie et organise les opérations d’extraction du minerai.

Pourquoi avoir choisi de devenir ingénieur minier ?
L’aventure et les gros projets m’attirent particulièrement. Les mines sont souvent loin des grands centres et les projets demandent de gros capitaux, de l’ordre de centaines de millions voire de milliards de dollars.

Ton parcours est plutôt atypique. Peux-tu nous l’expliquer ?
J’ai étudié avec l’idée de m’orienter vers la profession d’ingénieur minier. Dans les années 90, les mines étaient fermées à cause d’un ralentissement de la croissance économique. Il n’y avait pas de travail dans ce domaine. Je me suis alors dirigé vers le domaine pharmaceutique. Mais depuis quelques années, les prix des métaux augmentent et les mines rouvrent. Je me suis dit qu’il était temps de revenir vers mon premier choix.

Quels aspects de ton travail préfères-tu ?
L’aspect optimisation : l’ingénieur minier doit trouver comment extraire de façon sécuritaire et économique le plus de minerai possible dans le respect des normes environnementales. Pour ce faire, je me rends régulièrement sur le terrain pour vérifier l’avancement et la conformité des travaux. Lorsque ce n’est pas conforme aux devis où que ce n’est pas optimal, l’ingénieur minier doit alors revenir à la planche à dessin et discuter avec les opérations pour corriger la situation. J’aime aussi la diversité, on peut toucher à tout : la mécanique des roches, l’extraction sécuritaire, l’orientation des galeries souterraines, la planification des routes… Pour quelqu’un de très curieux comme moi, ce domaine est fascinant.

Quelles sont les qualités d’un bon ingénieur minier ?
L’organisation, la polyvalence et un bon esprit de synthèse et d’analyse. Il faut aussi avoir une facilité à communiquer, car nous sommes amenés à travailler avec des ingénieurs, des géologues, des mineurs, des consultants… Il faut aimer l’aventure !

Combien de temps restes-tu au maximum sur le terrain ?
La mine où je travaille est assez éloignée. J’y travaille 7 jours à 12 heures par jour. Puis, les 7 jours suivants, je rentre chez moi, à Pont-Rouge près de Québec, en avion. Ces horaires de travail sont assez typiques de certaines opérations en régions éloignées. Certaines mines possèdent même un aéroport situé sur le site.

Là-bas, où vis-tu ?
Nous sommes logés dans un gros complexe hôtelier de plus de 400 chambres. Il y a tout le confort dont on a besoin avec un gymnase, une salle de loisir, une cafétéria, la télévision, internet bien sûr. C’est un peu une mini ville.

Est-ce que c’est parfois dangereux sur le terrain ?
Il y a toujours un facteur de risque. C’est justement notre travail de construire des mines les plus sécuritaires possible. On a une très grande responsabilité. C’est très différent des années 30-40 où l’on pouvait voir des mineurs avec leur pelle, leur pioche et leur seau grattant les parois pour extraire le minerai ! Tout est mécanisé maintenant.

Le travail de l’ingénieur minier change-t-il selon le type de mine ?
Il n’y a pas deux mines pareilles. Les méthodes de minage seront différentes si la mine est à ciel ouvert ou souterraine. Cela dépend aussi de l’orientation et de la profondeur du minerai.

As-tu déjà tenu un lingot d’or entre tes mains ?
Non malheureusement ! Beaucoup pensent que les pépites d’or visible font partie de notre quotidien, mais c’est faux. De nos jours, la teneur en métal de valeur est de plus en plus basse. Dans une tonne de roc, il peut parfois n’y avoir qu’un seul gramme d’or. Si l’on est chanceux, on peut trouver 10 grammes par tonne. C’est souvent impossible à détecter à l’œil nu.

Les gens sont-ils toujours critiques vis-à-vis des compagnies minières, concernant notamment l’environnement ?
Il y a toujours des critiques, souvent à cause du passé, lorsque les compagnies extrayaient le minerai sans aucune norme. Maintenant, c’est très réglementé, les entreprises travaillent de concert avec le Ministère de l’Environnement. Peu de gens le savent, mais pour bâtir une mine il faut quelques fois jusqu’à 60 permis environnementaux.

Une journée dans la vie de Daniel

À 5 heures et demi Daniel est déjà dans son bureau et consulte ses courriels. À 6 heures a lieu la première réunion avec l’équipe d’ingénierie composée d’ingénieurs miniers, de techniciens et de géologues. Ils parlent entre autres de sécurité, de production, discutent des défis de la veille et planifient la journée. Trente minutes plus tard, Daniel est de nouveau à son bureau, s’affaire à des plans et planifie son travail.

Dans la journée, il lui arrive souvent de descendre sous terre. Daniel ne déroge pas à la règle. Il doit se munir de son équipement de protection individuel (EPI) : survêtement, bottes et casque de construction, lunettes de protection. Il communique aussi par radio pour annoncer son arrivée et ses déplacements. L’ingénieur descend ensuite dans le puits par un ascenseur qui va jusqu’à 1 km de profondeur. Sur place, il prend des mesures, des photographies et des notes et compare les travaux planifiés avec ceux réalisés. Il s’assure que l’excavation a été faite conformément aux plans, relève les problèmes rencontrés et s’informe de l’avancement.

En remontant de la mine, Daniel s’affaire à planifier les correctifs nécessaires. Vers 16 heures, Daniel assiste d’autres rencontres avec l’équipe des opérations pour faire un bilan sur l’avancement et, aux besoins, appliquer des correctifs. Sa journée de travail se termine, mais l’ingénieur ne rentre pas chez lui, c’est trop loin ! Après un bon repas en compagnie des autres travailleurs, il profite de la salle de loisirs avant de rentrer à sa chambre.

Sur les bancs d’école…
Daniel a réalisé un DEC en sciences de la nature. Il a ensuite fait un baccalauréat coopératif en génie des mines et de la minéralurgie à l’Université Laval. Durant ces quatre années de baccalauréat, il a réalisé trois stages rémunérés. Il a pu ainsi travailler dans une mine de fer au Labrador et dans le Nord-Est du Québec. Il a également travaillé dans une mine d’or en Abitibi et a pu acquérir une expérience dans la gestion de la construction d’une mine en Ontario.
Ce baccalauréat lui a permis d’appliquer directement ses connaissances et d’acquérir 12 mois d’expérience de travail avant la fin de ses études.

Au cégep :
DEC sciences-arts-lettres, sciences de la nature ou en sciences pures et appliquées, sciences informatiques et mathématiques, technologie minérale ou toutes autres disciplines connexes.

À l’université :
Il existe 3 baccalauréats au Québec pour accéder au métier d’ingénieur minier.
– Baccalauréat spécialisé en génie des mines et de la minéralurgie (Université Laval, 4 ans)
–  Baccalauréat spécialisé en génie minier (École Polytechnique conjointement avec Université McGill, 4 ans)
– Baccalauréat spécialisé en génie des mines (UQAT par extension de l’École Polytechnique, 4 ans)
On peut poursuivre des études supérieures (maitrise, doctorat) en génie minéral, mines et métallurgie, génie métallurgique ou sciences de la terre.

Et après ?
L’ingénieur minier peut travailler dans des compagnies minières, des alumineries, des compagnies pétrolières et gazières, des fabricants de ciments et de chaux, des firmes d’ingénieurs-conseils, des industries sidérurgiques, des producteurs de pierre de taille et de granulats, des laboratoires d’analyses et d’essais de matériaux.

Il peut également œuvrer dans des centres de recherches (privés, gouvernementaux et universitaires), pour le Ministère des Ressources naturelles, le Conseil national de recherches du Canada, Ressources naturelles Canada…

settings.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2024 - BUZZons, particules de savoir