Mathématicien

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Les mathématiques, ennuyeuses et inutiles ? Bien au contraire !
La profession de mathématicien est passionnante et améliore beaucoup le quotidien des gens.

Produire les horaires de travail des chauffeurs d’autobus pour rendre le réseau plus efficace, optimiser la forme des ailes d’un avion, calculer la dose et la répartition de radiation nécessaire pour détruire uniquement les cellules cancéreuses… des énigmes très concrètes que doivent résoudre les mathématiciens.

Inséparable de son ordinateur, le mathématicien développe et améliore des techniques mathématiques afin d’élargir ses connaissances et trouver de nouvelles applications.

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François Soumis, mathématicien
Enseignant-chercheur à l’École Polytechnique de Montréal, ce féru de mathématiques a aussi fondé la compagnie Technologies AD OPT en 1985. En 2014, il a reçu un Prix du Québec, la plus haute distinction scientifique dans la province, pour ses activités de recherche et son sens de l’entrepreneuriat.

Depuis quand as-tu cette passion pour les mathématiques ?
J’ai toujours aimé les maths. Très jeune, je jouais à des jeux scientifiques qui demandent de la réflexion, comme les échecs. Je ne savais pas que le métier de mathématicien existait, jusqu’à ce qu’un professeur me le fasse découvrir en douzième année !

Quelles applications découlent directement de tes recherches ?
J’ai travaillé sur un système qui gère les horaires des pilotes d’avion. Sur un mois, il y a 30 000 vols à placer, des centaines de pilotes à gérer, qui se promènent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux quatre coins de la planète. Il faut opter pour la solution la moins couteuse pour la compagnie et la plus avantageuse pour les pilotes. C’est un très gros puzzle qui ne peut se résoudre qu’avec un système informatique.

Quelles sont les qualités requises pour devenir mathématicien ?
Il faut aimer les choses abstraites et complexes. Il faut être persévérant : on travaille longtemps sur un même problème. Comme pour une partie d’échecs, c’est en se concentrant, en anticipant plusieurs coups à l’avance que l’on gagne… et que l’on fait de grandes avancées scientifiques !

Qu’aimes-tu le plus dans ton métier ?
J’aime beaucoup travailler avec les étudiants. Ils sont jeunes, enthousiastes ! Ils ont des idées originales, parfois bonnes et parfois moins bonnes, mais il suffit d’une bonne idée pour faire avancer la science !

Une anecdote à raconter ?
Il y a quelques années, Air Canada souhaitait diminuer les salaires de ses pilotes, chose qu’ils ont acceptée, à condition d’avoir une meilleure qualité de vie en instaurant des horaires personnalisés. J’ai donc relevé ce défi. Après trois mois d’essai, 70 % des pilotes étaient satisfaits de cette nouvelle organisation. Cela a changé la gestion de la compagnie aérienne. D’ailleurs, plus de la moitié des pilotes de l’Amérique du Nord fonctionnent maintenant  avec mon système !

Pourquoi avoir décidé de démarrer une compagnie ?
À l’Université, j’ai résolu de vrais problèmes, mais que faire des résultats ? Pour que ce domaine continue à évoluer, il est nécessaire de se connecter aux utilisateurs. Les clients nous alimentent en nouveaux problèmes et nous financent pour que l’on puisse continuer à travailler. En plus, l’entreprise compte une centaine d’anciens étudiants ! Cela crée des emplois pour les nouveaux diplômés.

Avec quels outils travailles-tu ?
L’ordinateur. Il y a tellement de données mathématiques qu’il serait impossible de faire des calculs à la main ! Quand il existe des milliards et des milliards de solutions à un problème, il faut pouvoir trouver la meilleure sans avoir à toutes les regarder. Cela nécessite d’évoluer en même temps que les technologies. Depuis 30 ans la performance des ordinateurs a augmenté d’un facteur d’environ 10 000. Et les méthodes mathématiques quant à elles sont 15 000 fois plus performantes qu’avant !

Une journée dans la vie de François
François préfère s’occuper de l’avenir plutôt que du présent ! Il passe donc très peu de temps à gérer le quotidien de son entreprise et s’occupe de ses recherches. Le mathématicien commence sa journée en jouant au squash avec ses étudiants. C’est à 8 h 45 qu’il franchit le seuil de son bureau.

Il rencontre chacun de ses 15 étudiants pendant au moins une heure chaque semaine. Il s’informe de l’avancée de leur recherche, donne des suggestions, les guide pour qu’ils ne perdent pas de temps sur des choses qui ne vont pas aboutir. Les étudiants rédigent des articles scientifiques que le mathématicien doit réécrire à 80 %. De son côté, il fait du développement mathématique et informatique, teste et valide de nouveaux systèmes.

Le chercheur aime aussi partager sa passion en enseignant à l’École Polytechnique de Montréal. Une partie de son emploi du temps est donc consacrée à la préparation des cours et à la correction des examens.

Les réunions font partie intégrante de son quotidien. Pour avoir des projets sur lesquels travailler, il faut rencontrer de nouveaux collaborateurs. Tout en discutant, ils définissent ensemble de nouveaux problèmes intéressants dont les recherches seront financées par les entreprises. L’entrepreneur rédige alors les demandes de subventions et planifie ses recherches.

François participe à des congrès à l’étranger 3 à 4 fois par année. S’il répondait présent à chaque invitation, il y serait toutes les semaines et cela nécessiterait une grosse organisation ! Il préfère y envoyer ses étudiants et être présent au laboratoire. Cela ne l’empêche pas d’avoir à son actif 125 voyages internationaux !

Vers 18 h le scientifique est sur le chemin de son domicile.

Sur les bancs d’école…
François a réalisé tout son cursus universitaire à l’Université de Montréal. Diplômé d’un baccalauréat et d’une maitrise en mathématiques, il travaille sur l’optimisation des transports aériens durant son doctorat en informatique et en recherche opérationnelle. Il réalise ensuite un post-doctorat, où il continue à travailler sur le transport aérien et se penche sur de nouvelles problématiques comme les transports dans les mines à ciel ouvert.

Au Cégep :
– DEC en sciences informatiques, mathématiques ou disciplines connexes

À l’université :
– Baccalauréat en mathématique ou statistique
Ce programme est disponible dans plusieurs universités : Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Université Laval, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Université Bishops, Université de Sherbrooke, Université Concordia, Université de Montréal, Université du Québec à Montréal (UQAM), Université McGill.

– Pour faire de la recherche, une maitrise et un doctorat en mathématiques ou dans une discipline connexe sont indispensables.

Et après ?
Les mathématiques étant présentes dans un grand nombre de domaines, une grande variété de secteurs sont susceptibles d’offrir des emplois tels que les sciences physiques, l’ingénierie, l’informatique, la recherche opérationnelle, le commerce et la gestion.

Le mathématicien peut travailler dans différentes structures : les centres de recherche et de développement scientifiques, les établissements d’enseignement collégial et universitaire, le gouvernement provincial et fédéral, les sociétés d’ingénieurs, les institutions financières, et les sociétés d’État (Loto-Québec, Hydro-Québec)…

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