Obstétricienne

Dix bébés à l’heure ! En 2012, plus de 88 000 bébés sont nés au Québec. Ça fait une naissance toutes les 6 minutes en moyenne. De quoi bien occuper les obstétriciens.

Ces spécialistes accompagnent les mamans tout au long de leur grossesse et pendant l’accouchement. À l’aide d’échographies, ils s’assurent du bon développement du fœtus, détectent les maladies et les malformations et annoncent le sexe du bébé aux futurs parents. Le jour J, ces médecins procèdent à l’accouchement, ils sont vraiment aux premières loges pour assister à la naissance du bébé !

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Geneviève Blanchet, gynécologue-obstétricienne
Geneviève a terminé ses études de médecine à l’Université Laval en 2012. Elle s’est ensuite spécialisée pendant deux ans dans les grossesses à risque. Obstétricienne au CHUL (Centre Hospitalier Université Laval), elle donne maintenant naissance à une trentaine de bébés par mois.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Ce n’est pas une vocation que j’ai depuis toujours. Je me suis d’abord intéressée à la médecine vétérinaire, puis brièvement aux mathématiques. Après une longue réflexion, j’ai choisi de m’orienter vers la médecine. J’ai tout de suite su que j’étais à la bonne place. La gynécologie et l’obstétrique se sont imposées d’emblée, je ne sais pas trop pourquoi.

Quelles sont les qualités d’une bonne obstétricienne ?
Il faut être perspicace et bien gérer son stress. Il faut être travaillant et savoir œuvrer en équipe.

À qui déconseillerais-tu ce métier ?
Aux gens qui veulent avoir une vie très stable et être rentrés à la maison à 17 heures. On travaille de jour, de nuit et parfois les fins de semaine.

Qu’aimes-tu le moins dans ton travail ?
Le stress qu’entraine la gestion simultanée d’une patiente enceinte et de son bébé.

Raconte-nous une situation spéciale que tu as vécue ?
Pendant ma formation en grossesse à risque à Ottawa, nous avons pris en charge une dame qui était en train d’accoucher. Elle n’avait pas été suivie par un médecin pendant sa grossesse. On a été surpris après l’accouchement de voir qu’il y avait un deuxième bébé ! Elle ignorait qu’elle portait des jumeaux.

Toutes les grossesses se passent-elles bien ?
On voit beaucoup de problèmes, car on a parfois affaire à des patientes ou des bébés malades. Lorsque les bébés ont des malformations, la situation est difficile à gérer. On ne sait pas quoi dire aux parents, car on ne sait pas toujours ce que cela va entrainer une fois le bébé né.

Comment s’est passé ton premier accouchement ?
Je ne me souviens pas, j’étais trop stressée ! On n’est jamais seule pour nos premiers accouchements, on est toujours accompagnés. D’ailleurs maintenant que je supervise des étudiants, j’ai le goût de tout faire, mais je dois laisser les nouveaux apprendre le métier.

Quel accouchement t’a le plus marqué ?
Il y en a un, lorsque j’étais en résidence au CHUL qui m’a beaucoup marqué. Le couple était tellement gentil, tellement amoureux. L’ambiance était si bonne que lorsque le bébé est né, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer avec eux.

Y a-t-il des bébés laids ?
Ils sont tous mignons mais c’est sûr que certains sont plus beaux que d’autres !

Avec quel genre de futures mamans préfères-tu travailler ?
J’aime bien les mamans peu stressées, qui font plus confiance à leur médecin qu’à des forums de discussion sur internet.

Y a-t-il des accouchements qui se déroulent mal ? Comment te sens-tu alors ?
Oui. On se sent toujours mal dans ces situations. C’est rare, mais quelquefois on a de la difficulté à sortir le bébé : la tête sort, mais pas le reste. On n’a pas beaucoup de temps pour agir et l’important est de garder son calme. En tant qu’obstétricienne je dois prendre le rôle de leader et faire en sorte que tout le monde reste calme dans la salle.

Les papas tombent-ils dans les pommes pendant l’accouchement ?
Rarement ! Juste un de temps en temps ! D’ailleurs, ils assistent presque toujours aux accouchements, encouragent les mamans, leur donnent la main…

Une journée dans la vie de Geneviève

Geneviève arrive au CHUL à 8 heures. Elle commence par rassembler l’équipe de nuit et celle de jour (étudiants, infirmiers…) pour faire le point sur la nuit qui vient de passer et la journée qui commence. Quelles sont les patientes en travail, quelles sont leurs particularités, quelles sont les grossesses à risque…

L’obstétricienne est responsable de son département et elle doit superviser tous les accouchements. Heureusement, certains étudiants se débrouillent comme des chefs. Elle doit aussi accueillir les patientes enceintes qui viennent pour un problème spécifique.

Ce matin, Geneviève a une césarienne à son horaire. Elle arrive dans la salle et apprend qu’il s’agit de la patiente d’un collègue. Elle prend connaissance du dossier et se présente. Alors que la future maman part vers la salle d’anesthésie, Geneviève enfile gants, blouse et masque. Elle désinfecte ensuite la bedaine de la maman anesthésiée, prend son bistouri et ouvre délicatement le ventre et l’utérus. Elle retire le bébé, le confie aux infirmières puis recoud la patiente. Quarante-cinq minutes plus tard, Geneviève est disponible pour assister à autres naissances de la journée.

Elle termine sa journée vers 18 heures sauf si elle est de garde toute la nuit. Dans ce cas, elle retrouvera son lit seulement à 8 heures le lendemain matin.

Sur les bancs d’école…
Geneviève a réalisé ses stages dans les hôpitaux de Québec (CHUL, Saint François, Enfant Jésus, Laval) et en région (en Gaspésie, à Rivière-du-Loup et à Montmagny).

Au cégep :
DEC en science de la nature (2 ans)

À l’université :
Il faut d’abord faire le diplôme de médecine qui dure 5 ans, incluant deux années de stages obligatoires non rémunérés.

Il y a ensuite la résidence qui dure aussi 5 ans : ce sont des stages de formation dans les hôpitaux universitaires rattachés à la faculté de médecine. Les résidents gagnent un salaire durant ces stages.

Surspécialité :
Une fois la formation terminée en obstétrique, le médecin peut travailler. Mais il peut aussi se surspécialisé : oncologie, fertilité, médecine fœto-maternelle, grossesses à risque…

Geneviève a suivi une surspécialité de deux ans en grossesses à risque à l’Université d’Ottawa.

Et après ?
Les obstétriciens peuvent travailler dans les hôpitaux et les cliniques privées. Pour travailler dans les grands centres hospitaliers comme à Montréal ou Québec, il faut avoir une surspécialité.

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