Orthophoniste

On ne s’en rend pas toujours compte, mais parler est une tâche complexe. Les enfants qui apprennent à parler en savent quelque chose. Les gens qui réapprennent à communiquer à la suite d’un accident au cerveau aussi. Sans compter les gens qui bégaient, qui ont des problèmes moteurs, de surdité, des nodules aux cordes vocales, ceux qui vivent avec la une dysphasie ou l’autisme, etc.

Heureusement, il existe des spécialistes qui aident les autres à corriger leurs problèmes de langage. Ce sont les orthophonistes.

Que ce soit pour traiter des troubles de prononciation, de structure de phrase, de discours, de vocabulaire, de compréhension, de fluidité, les orthophonistes ont plus d’un tour dans leur sac.

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Marie-Aude Mercier, orthophoniste

Après ses études à l’Université de Montréal, Marie-Aude est retournée dans sa région natale, la Beauce. Elle y a aidé les élèves d’une vingtaine d’écoles primaires pendant deux ans. Parce que le champ de pratique est très vaste, elle a ensuite eu envie d’essayer autre chose en allant travailler dans un centre de réadaptation auprès des enfants autistes et des enfants qui ont un trouble de langage. Elle est maintenant à l’Institut Raymond-Dewar à Montréal, où elle œuvre auprès d’enfants sourds et de jeunes qui bégaient.

Pourquoi avoir choisi l’orthophonie ?
Le petit côté « enquête » de l’orthophonie m’attirait : identifier un problème, puis trouver une manière de le régler. De plus, les études en orthophonie ne demandaient qu’un seul cours de physique, que je n’aime pas du tout !

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
Les relations privilégiées que je développe avec les jeunes et leurs parents. Je n’aide pas seulement les familles, mais aussi les milieux de garde et les professeurs. C’est très valorisant de réussir à aider un jeune à surmonter ses problèmes de langage !

Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
La tenue de dossiers ! Il faut souvent faire des rapports sur l’évaluation des élèves, documenter leur progression, etc. Je dois faire ce travail seule dans mon bureau et c’est un peu ennuyant.

Quelles sont les qualités nécessaires à ce métier ?
D’abord, il faut aimer le contact avec les jeunes et leurs familles. Même si tous les orthophonistes ne travaillent pas avec les jeunes, c’est très souvent le cas. Il faut être créatif pour inventer des jeux et faire parler les jeunes enfants. Avoir le désir d’aider les autres, être organisé, savoir bien expliquer les choses sont aussi des qualités essentielles. Finalement, la patience est de rigueur : les thérapies ne fonctionnent pas instantanément, mais pas question de se décourager !

Est-ce que ton métier t’amène parfois à vivre des situations particulières ?
L’orthophoniste est un spécialiste de la communication. Mais il arrive qu’un enfant refuse de me parler ! Impossible alors de faire mon travail. Pour un enfant, troquer un cours d’éducation physique pour une thérapie d’orthophonie n’est pas toujours agréable !

Si un enfant boude, il ne sert à rien de s’entêter. Je propose à l’enfant des tâches où il n’a pas à parler. Au bout d’un certain temps, l’enfant se fait prendre au jeu et oublie sa colère. Je commence alors petit à petit à lui poser des questions. Quand je vous dis que l’orthophoniste doit avoir de la patience et de l’imagination…

Une journée dans la vie de Marie-Aude

Yannick bégaie. Jusqu’à maintenant, ça ne l’avait pas trop dérangé, mais maintenant qu’il a 16 ans, ce n’est plus la même histoire. Il cherche un emploi et ce n’est pas facile, sans compter son attirance pour Fannie… qu’il n’ose pas approcher, justement à cause de son bégaiement.

Depuis 6 mois, il rencontre Marie-Aude à l’Institut Raymond-Dewar. Ce matin, elle lui demande de lui raconter le film qu’il est allé voir la veille. Elle en profite pour évaluer les progrès depuis la rencontre du mois dernier et lui demander de travailler sur des aspects de sa prononciation.

Lors de la rencontre d’une heure, ils feront une ou deux autres activités pour améliorer la prononciation de Yannick. Marie-Aude travaille avec lui autant aux niveaux moteur, sociologique et psychologique. Développer un lien de confiance avec son patient est très important : elle écoute ses peurs, s’intéresse à sa vie, à sa relation avec ses parents… et elle en profite pour écouter sa parole et sa façon de communiquer. Grâce à son travail, l’estime de soi de Yannick remonte tout doucement.

Quatre adolescents viendront voir Marie-Aude au cours de la journée, chacun avec son problème bien particulier. Chaque rencontre nécessite une bonne préparation et elle doit ensuite mettre des notes au dossier du patient. Il y a aussi quelques réunions dans la semaine où on travaille en équipe en s’exposant des cas et il lui arrive de se déplacer dans une école, une garderie, une résidence… Chaque journée diffère un peu des autres !

Sur les bancs d’école…
Pour être orthophoniste, il faut terminer une maîtrise à l’université.
Au Québec, l’Université de Montréal est la seule à offrir un baccalauréat en orthophonie.
Ensuite, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’Université Laval et l’Université McGill offrent la maîtrise en orthophonie.

Au cégep :
DEC en sciences de la nature (sciences de la santé et de la vie) (2 ans)

À l’Université :
BAC en orthophonie (3 ans)

Maîtrise en orthophonie (1 an)

Dans le cas de l’Université Laval, une maîtrise de 2 ans en orthophonie est offerte aux étudiants possédant un baccalauréat en Sciences de la santé, en Linguistique ou en Psychologie. Le cheminement est alors différent.

Et après ?
Les orthophonistes travaillent dans les écoles, les hôpitaux, les centres de santés ou de réadaptation… Ils peuvent aussi ouvrir un cabinet privé et y recevoir des patients.

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