Pharmacien

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Tu le vois souvent à la pharmacie, derrière le comptoir habillé de sa blouse blanche, mais connais-tu réellement le rôle du pharmacien ? Qu’il travaille en officine, à l’hôpital ou n’importe où ailleurs, le pharmacien est un expert du médicament. Dosage, posologie, interactions médicamenteuses il s’assure du bon usage des médicaments. Il conseille ses patients, analyse leurs dossiers, valide les ordonnances, consulte les équipes médicales. Le pharmacien développe un contact privilégié avec les patients.
 

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Sophie Paquet, pharmacienne
Sophie a obtenu le titre de pharmacienne en mai 2015. Depuis elle partage son temps entre deux pharmacies Jean-Coutu à Lévis et se promène aussi en région pour effectuer des remplacements.

Qu’est-ce qui t’a poussée à devenir pharmacienne ?
Le domaine de la santé m’a toujours attiré. Pendant ma maîtrise, j’ai suivi un cours de pharmacocinétique, en d’autres termes, comment le médicament évolue dans le corps. J’ai été ébahie par les connaissances liées aux médicaments de notre professeure. Jusqu’alors je pensais que la profession de pharmacien se résumait à remplir des pots de médicaments !

Quelle est ta principale mission en officine ?
Je contrôle les ordonnances des patients, je vérifie qu’il s’agit du bon produit, que le dosage et la posologie concordent et qu’il n’existe pas d’interactions avec d’autres médicaments. À tout moment, je dois m’assurer que le médicament apportera davantage de bénéfices que de risques au patient.

Qu’aimes-tu dans le métier de pharmacien ?
J’aime beaucoup travailler en équipe, où je travaille, nous sommes au moins trois pharmaciens et cinq techniciens. Mon quotidien est un défi continuel, il y a toujours de nouveaux médicaments, de nouvelles recommandations, ce n’est jamais la routine. Je sais que dans 20 ans, je n’aurais pas le même niveau intellectuellement, car j’apprends continuellement.

Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
L’incompréhension du rôle du pharmacien par les patients voir par les autres professionnels de la santé. Dans le secteur privé, la concurrence entre les pharmacies entraîne une sorte de service « McDonald ». Les gens s’attendent à avoir tout, tout de suite.

As-tu des clients compliqués ?
Il y a les clients qui prennent déjà une vingtaine de médicaments et qui se font prescrire un antibiotique. Il faut alors vérifier toutes les interactions médicamenteuses qui peuvent exister… J’ai le goût de pleurer ! Et puis, il y a les autres qui nous appellent chaque jour. Ce sont souvent des patients qui sont malheureusement très seuls et qui ressentent le besoin de parler.

Quelle est la part d’éducation dans ton métier ?
L’éducation aux patients fait partie intégrante de ma profession. Dans 95 % du temps, les médecins n’ont pas le temps de les renseigner. Par exemple, il arrive très souvent qu’un patient vienne à la pharmacie pour un premier traitement pour le diabète et que nous soyons les premiers à l’informer sur sa maladie.

Quel est le plus grand défi d’un pharmacien ?
Les nouveaux actes que l’on a le droit de faire depuis juin 2015 et qu’il faut apprivoiser : prolonger des ordonnances, prescrire des analyses de laboratoires, prescrire certains médicaments comme des anti-nauséeux pour les femmes enceintes… Le métier de pharmacien a beaucoup évolué et évoluera encore. Nous sommes bien loin du pharmacien qui prépare son propre sirop dans son laboratoire !

Comment faites-vous pour déchiffrer l’écriture des médecins ?
La première session comprend un cours sur l’ordonnance, ce qu’elle contient, ce que signifient les codes latins. La lisibilité s’est améliorée avec l’ordonnance électronique. Toutefois, il arrive encore que l’on se mette à 4 pour comprendre quel médicament est prescrit ou d’appeler l’infirmière du médecin pour nous aider !

Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ton métier ?
Il faut être curieux sinon tu vas trouver le temps long ! Aimer analyser des problèmes, car c’est ce qu’on fait au quotidien, ne pas perdre son calme en situation de stress et être patient, car nous travaillons au service à la clientèle.

Une anecdote à nous raconter ?
J’ai parfois des demandes farfelues. Une fois, une dame m’a demandé s’il existait des pilules contre les mensonges de son fils !

Que penses-tu de la vente de médicaments sur internet ?
Personnellement, je suis contre. Peut-on vraiment garantir qu’il s’agit du bon médicament ? À l’université, j’avais suivi un cours sur ce sujet. Certains médicaments étaient faux et étaient recouverts de peinture bleue pour ressembler à l’original !

Que penses-tu de la légalisation du cannabis ?
Je suis « antidrogue ». Je peux comprendre que le cannabis peut avoir une utilité à des fins médicales pour soulager des douleurs chroniques, mais ça ne me tente pas d’en vendre en pharmacie. Il y a déjà des clients qui achètent des seringues et je sais pertinemment que c’est pour s’injecter des stéroïdes… J’ai peur des dérapages.

Comment vois-tu la profession de pharmacien d’ici 10 ans ?
Je pense et j’espère que notre profession en officine sera plus axée sur les actes cliniques et que nous ferons davantage partie intégrante de l’équipe des médecins, des infirmiers…

Une journée dans la vie de Sophie

Une journée type pour Sophie, ça n’existe pas. Les horaires de la pharmacienne sont très variables, aujourd’hui elle commence à 13 heures. Sophie commence par prendre connaissance de l’agenda et fait le point sur la matinée avec ses collègues. L’équipe fonctionne par paniers. Chaque panier correspond à un patient et chaque couleur à une situation ; rose pour les cas rapides, rouge pour un renouvellement d’ordonnance…

La pharmacienne reçoit sa première patiente de sa journée. Une prescription de pilule contraceptive, une situation sans soucis à première vue. Mais chaque panier a son lot de surprises ! La jeune fille est en retard dans son renouvellement et en discutant, l’experte se rend compte qu’elle a des rapports sexuels non protégés. La pharmacienne va donc endosser son rôle d’éducatrice et l’informer des risques et des précautions à prendre.

Pendant ce temps, un médecin attend à l’autre bout du fil. Un patient de 80 ans est à l’hôpital pour une défaillance de sa fonction rénale et le médecin s’interroge sur les médicaments pouvant causer ce problème. Heureusement, un logiciel permet à la pharmacienne d’accéder à tout son historique et l’aide à prendre une décision. Une fois le téléphone raccroché, la spécialiste vérifie les piluliers pour des clients qui viendront les chercher en soirée. La journée continue ainsi, rythmée par des imprévus, des ordonnances à contrôler, des conseils à donner.

À 22 heures, Sophie part. Tout juste assise dans son canapé, une amie lui téléphone pour lui demander conseil, car son fils a de la fièvre. Pharmacienne, Sophie l’est 24 heures sur 24 toute l’année !

Sur les bancs d’école…

Sophie a obtenu un DEC en sciences de la nature, profil science de la santé au Cégep Lévis-Lauzon. Elle a ensuite réalisé un baccalauréat en microbiologie, concentration médicale et pharmaceutique et une maîtrise en pharmacie à l’Université Laval. Les opportunités d’emploi étant peu nombreuses, Sophie a décidé d’intégrer un doctorat de premier cycle en pharmacie à l’Université Laval. Dans le cadre du programme elle a réalisé 17 stages notamment en hôpitaux et en pharmacie communautaire comme Jean Coutu où elle travaille actuellement.

Au Cégep :

– DEC en sciences, lettres et arts

– DEC en sciences de la nature et avoir atteint les objectifs 00XU (biologie) et 00XV (chimie)

– tout autre DEC décerné par le ministre de l’Éducation du Québec ou faire la preuve d’une formation équivalente au DE CET avoir réussi les cours en biologie, chimie, mathématiques et physique.

À l’université :

– Doctorat de premier cycle en pharmacie (4 ans) offert à l’Université de Montréal et à l’Université Laval.

L’Université Laval offre la possibilité de choisir en plus du cheminement régulier (non obligatoire), un profil international, un profil entrepreneuriat, un profil recherche ou une concentration santé internationale.

L’Université de Montréal propose un cheminement Honor axé sur l’initiation à la recherche.

Tu peux poursuivre tes études en cycles supérieurs (maîtrise ou/et doctorat) pour te spécialiser dans un domaine particulier ou pour faire carrière en enseignement et en recherche. Notamment, la maîtrise en pharmacothérapie avancée est majoritairement nécessaire pour pratiquer en hôpitaux. 

Tous les pharmaciens diplômés doivent adhérer à l’Ordre des pharmaciens du Québec et respecter le Code de déontologie des pharmaciens ainsi que les lois et règlements se rapportant à la pratique de la pharmacie.

Et après ?

Les pharmaciens peuvent travailler dans les pharmacies, les compagnies pharmaceutiques, les laboratoires médicaux, les centres hospitaliers, les agences gouvernementales fédérales ou provinciales, les programmes d’assurances, les organismes responsables de la conformité légale des pratiques pharmaceutiques, les établissements d’enseignement supérieur…

 

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