Plasturgiste

Résistant ou souple, léger ou dense, transparent ou non… les plastiques ont plusieurs visages ! Grâce à son savoir-faire, le plasturgiste peut modifier la forme et les propriétés du plastique pour en faire tout et n’importe quoi. Pas étonnant qu’on retrouve ce matériau partout, de ta brosse à dents aux ailes d’avion !

Le plasturgiste est un expert de la transformation des matières plastiques. Ingénieur, chercheur ou technicien, son savoir-faire est utile aux manufactures, mais aussi au développement de nouvelles matières toujours plus performantes et moins dommageables pour l’environnement.

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Matthieu Gauthier, associé de recherche au CREPEC

Matthieu est associé de recherche au Centre de recherche sur les systèmes polymères et composites à haute performance (CREPEC). Dans les laboratoires du département de génie chimique de l’école Polytechnique de Montréal, il travaille pour 5 chercheurs différents depuis maintenant 2 ans et demi.

En quoi consiste ton travail ?
En tant qu’associé de recherche, je joue 3 rôles principaux.

Premièrement, je crée un environnement propice aux travaux de recherche des étudiants en m’assurant que les laboratoires sont sécuritaires et que l’équipement est fonctionnel.

Deuxièmement, je guide, je conseille et je forme les étudiants pour qu’ils soient autonomes. Lorsqu’ils rencontrent des problèmes, je les aide à trouver des solutions.

Troisièmement, j’ai mon propre projet de recherche qui consiste à développer des prothèses de vaisseaux sanguins plus souples et plus ressemblantes à de vrais vaisseaux. Ces prothèses en polymères doivent être bio-inertes, c’est-à-dire qu’elles ne doivent pas réagir avec le corps.

Qu’est-ce qu’un polymère ?
C’est la forme la plus pure d’un plastique, sans additifs ou ajouts. Par exemple, chaque numéro de recyclage correspond au polymère qu’on récupère : polypropylène, polyéthylène, PVC (polychlorure de vinyle), etc.

Qu’est-ce qui fait du plastique un matériau intéressant ?
Le principal intérêt, c’est qu’il y a autant de plastiques qu’il y a d’applications ! Si on a besoin d’une substance très résistante, ou au contraire très souple, on peut concevoir un plastique qui comblera ce besoin. Il suffit de modifier ou mélanger les polymères !

De plus, pour des propriétés mécaniques équivalentes, les plastiques sont beaucoup plus légers que les métaux… et ils ne rouillent pas !

Quels types de recherche sont menées dans ton laboratoire ?
Nous travaillons entre autres sur des emballages plastiques qui permettent de mieux conserver les aliments. Certains sujets de recherche sont toutefois secrets puisque ce sont des brevets en devenir !

Si les plastiques sont à base de pétrole, et que celui-ci n’est pas renouvelable… la plasturgie est-elle vouée à disparaitre ?
Elle est vouée à changer, mais disparaitre complètement, je ne crois pas.

Même si on est loin d’une solution pour remplacer 100% des polymères à base de pétrole, on travaille déjà sur des alternatives. Il existe des biopolymères à base de carapaces de crevettes, de bois ou même d’amidon. Ajoutés à un plastique, ils permettent d’en réduire le poids, le coût, l’empreinte environnementale, etc.

Souvent, la raison pour laquelle certains plastiques ne sont pas recyclés est une raison économique. Le polystyrène est trop léger, les sacs de plastique trop accessibles… À mon avis, ce n’est pas le plastique le problème, mais notre façon de l’utiliser !

Qu’est-ce qui t’a d’abord intéressé à ce domaine  ?
Avant d’avoir mon poste au CREPEC, j’étais dans le domaine biomédical. Avec mon projet sur les prothèses, c’est encore le cas : j’aime savoir que j’aide des gens à rester en santé.

Quand l’opportunité de devenir associé de recherche s’est présentée, je l’ai saisie et je ne regrette pas ! J’ai besoin de variété, et en travaillant dans 5 laboratoires différents, je n’en manque pas !

Quelle est la qualité qui te sert le plus ?
La patience ! En recherche, tout ne marche pas du premier coup. Il y a des échecs, des erreurs, et il faut persévérer pour trouver des solutions.

Y a-t-il des dangers associés à ton travail ?
Quand on travaille avec des machines qui chauffent à 380°C pour faire fondre les plastiques, il faut vraiment faire attention. Aussi, dans un laboratoire de chimie, il y a beaucoup de produits et de réactions. Il faut se placer sous la hotte et porter ses gants !

As-tu une anecdote de travail à partager ?
Pour un projet, on devait exposer une substance à des rayons UV… alors on a tout bonnement installé une cabine de bronzage dans le laboratoire !

Une journée dans la vie de Matthieu

Matthieu est un homme en demande ! À moins d’une urgence, ceux qui ont besoin de son aide doivent s’y prendre d’avance pour planifier une rencontre avec lui. Entre la préparation du matériel, les analyses et l’encadrement des étudiants, son horaire est bien rempli. Il emprunte même parfois des détours pour se rendre d’un laboratoire à l’autre, histoire d’éviter d’être intercepté en chemin ! Bien que son poste implique son lot de paperasse, l’emploi du temps de Matthieu est assez varié.

Sur les bancs d’école…
Le terme plasturgiste regroupe divers cheminements et professions.
Dans le cas de Matthieu, il a complété un baccalauréat en génie mécanique avec spécialisation biomédicale à l’École de technologie supérieure (ETS) de Montréal, puis une maîtrise en technologie de la santé au sein de la même institution. Diplômé en 2016, Matthieu a été engagé au CREPEC la même année !

Au cégep :
Le cégep de Thetford offre le programme de Techniques de la plasturgie, d’une durée de 3 ans. En tant que technologue en transformation des matières plastiques, tu peux être amené à concevoir, fabriquer et contrôler la qualité de produits plastiques.

À l’université :
Les baccalauréats en génie chimique, génie mécanique, génie des matériaux et génie industriel peuvent mener à la carrière de plasturgiste. Il est ensuite possible de poursuivre en recherche à la maîtrise et au doctorat. Par contre, si tu veux porter le titre d’ingénieur, il te faut adhérer à l’ordre professionnel.

Les établissements suivants offrent les baccalauréats en génie mentionnés ci-haut :
Polytechnique
Université McGill
Université Laval
Université de Sherbrooke
UQTR
UQAC
UQAR
UQUAT
Concordia
ÉTS

Et après…
Les perspectives d’emploi dans le domaine de la plasturgie sont bonnes. En tant que technicien, ingénieur ou chercheur, de nombreuses usines de transformation ou de production de matières plastiques peuvent avoir recours à tes compétences, sans oublier les centres de recherche et l’industrie aérospatiale.

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