Statisticien

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Des chiffres, des tonnes de chiffres ! Le travail du statisticien consiste à résoudre des problèmes en analysant les données obtenues de vastes études ou de grandes expériences. Et pour travailler, ce spécialiste a l’embarras du choix : biologie, transport, éducation, administration, médias… Où il y a abondance de chiffres, il faut un statisticien !

Après avoir décidé de la méthodologie à adopter (sondage, enquête, mesure d’audience…), il constitue une équipe qui récoltera les données sur le terrain. Il peut ensuite faire « parler les chiffres » en exploitant et interprétant ses données. Le statisticien formule ses conclusions et ses recommandations dans un rapport destiné à ses supérieurs.

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Nathalie Madore, statisticienne

Nathalie est statisticienne et travaille depuis 25 ans à la Régie des rentes du Québec. Depuis 2012, elle est Directrice de la statistique et de l’analyse quantitative. Son défi : aider les gestionnaires à prendre les meilleures décisions en se basant sur ses études statistiques.

En quoi consiste ton travail ?
Mon travail est de rendre les chiffres compréhensibles. Bien des gens ne savent pas quoi faire d’un tableau rempli de données ! On entend souvent qu’on peut « faire dire n’importe quoi aux chiffres ». C’est vrai ! C’est le travail du statisticien de les mettre dans le bon contexte, et de les interpréter correctement.

D’où te vient cette passion pour les chiffres ?
J’ai toujours beaucoup aimé les mathématiques. Dès le secondaire, je savais que je voulais faire carrière « dans les chiffres », avec des applications concrètes. Un baccalauréat en statistique venait d’ouvrir à l’Université Laval, j’ai rencontré le directeur du programme pour en savoir plus et j’ai tout de suite été séduite.

Pourquoi as-tu choisi de travailler dans le domaine des rentes ?
Il s’agit d’un concours de circonstances. À l’époque, je travaillais à l’Institut de la statistique du Québec. Je voulais essayer autre chose et un poste en statistique s’est ouvert à la Régie des rentes du Québec. Je connaissais un peu le milieu puisque mon père y travaillait comme actuaire.

Sur quelles thématiques travailles-tu ?
Je travaille bien sûr sur les données du Régime de rente du Québec : étudier leur évolution, évaluer le nombre de gens qui en bénéficie… Mes missions concernent aussi, entre autres, le programme de Soutien aux enfants (aide financière versée aux familles admissibles), la satisfaction de la clientèle, le comportement des gens par rapport à l’épargne retraite dans le but de diriger des campagnes publicitaires plus ciblées…
Il m’est déjà arrivé de fournir des statistiques à une personne qui voulait ouvrir une garderie dans un secteur et qui souhaitait savoir combien d’enfants faisaient partie du bassin visé.

Qu’apprécies-tu le plus dans ton travail ?
La diversité, la variété des sujets sur lesquels je travaille. Ce n’est jamais monotone, je suis constamment en apprentissage.

Le plus difficile ?
Faire reconnaitre l’importance de notre emploi; c’est un travail constant auprès de nos collègues. Ce n’est pas évident pour tout le monde de réaliser que les mathématiques et les statistiques peuvent aider pour des problématiques concrètes.

Un exemple d’étude sur laquelle tu as travaillé ?
En 2011, nous avons développé avec mon équipe un nouveau processus pour mesurer la satisfaction de la clientèle. Afin de marquer l’imaginaire des gens, nous avons décidé de personnaliser les trois volets de notre processus avec des acronymes simples associés à des personnages : un petit garçon (OSCAR), une petite fille (MIA) et un chien (MASC). Cela a été un véritable succès ! Cette méthode était innovatrice et a inspiré bien d’autres organismes.

Une anecdote inoubliable dans ta carrière ?
J’ai vécu une situation qui montre l’importance du contexte et d’une bonne compréhension du sujet lorsqu’on produit des statistiques. Dans le cadre du programme de Soutien aux enfants, je dois réaliser annuellement des statistiques sur les bénéficiaires. Cette année-là, mes supérieurs m’ont fait remarquer que mes chiffres étaient différents de ceux de l’unité responsable de ce programme. Ce problème a suscité bien des discussions avant qu’on se rende compte que nous n’avions pas la même définition du mot bénéficiaire. Dès lors, il a été convenu que c’est mon secteur qui serait dorénavant en charge de produire les statistiques officielles pour s’assurer la cohérence entre toutes les données publiées.

Est-ce que les femmes sont très présentes dans ce milieu ?
C’est un domaine qui les attire beaucoup. Lorsque j’ai étudié dans les années 80, il y avait environ 60 % de filles.

Des conseils aux futurs statisticiens ?
Pour faire des statistiques, ça va de soi, il faut aimer les mathématiques et l’informatique. Il faut aussi avoir de la rigueur pour interpréter les données. Les statisticiens travaillent parfois avec des données sensibles, confidentielles, il faut savoir les respecter, protéger les renseignements.

Une journée dans la vie de Nathalie

Arrivée vers 9 heures dans son bureau, Nathalie commence sa journée en consultant ses courriels et s’informe du programme de la journée. En tant que directrice, elle supervise son équipe, l’aide et donne son point de vue. Bien que le métier de statisticien consiste à passer beaucoup de temps seule devant son ordinateur, Nathalie a la chance de faire partie d’une équipe d’une dizaine de personnes, avec qui elle peut discuter des problèmes rencontrés.

Aujourd’hui, deux statisticiens travaillent en équipe sur la rédaction d’un questionnaire pour évaluer la satisfaction de la clientèle. Les délais de réponse étaient-ils convenables ? La réponse était-elle pertinente ? Lorsqu’il s’agit d’enquêtes réalisées par téléphone, la statisticienne fait appel à une firme de sondage pour réaliser la collecte des données.

À l’aide d’un logiciel d’analyse statistique, Nathalie va pouvoir produire des estimations, faire des graphiques à partir des données recueillies, les interpréter, travailler sur la meilleure façon de les présenter pour qu’elles soient le plus parlant possible sans dénaturer leur signification. Six mois s’écouleront entre l’élaboration du questionnaire et la livraison du rapport final.

Sur les bancs d’école…

Après avoir obtenu son DEC en science pure au Cégep François-Xavier-Garneau de Québec, Nathalie a suivi un baccalauréat en statistique à l’Université Laval.

Au cégep :
Selon les universités, plusieurs DEC sont acceptés.
– DEC en Science de la nature
– DEC en Sciences informatiques et mathématiques
Et toutes autres disciplines connexes.

À l’université :
– Baccalauréat en statistiques, offert à l’Université Laval, qui offre aussi un certificat en statistique
– Baccalauréat en statistiques, offert à l’Université Concordia
– Baccalauréat en mathématiques, avec concentration en statistique, à l’Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal, l’Université McGill et l’Université de Sherbrooke.
Certains domaines requièrent l’obtention d’une maitrise et d’un doctorat en statistique pour exercer.

Et après ?
Dans la mesure où le statisticien peut exercer son expertise dans un grand nombre de domaines, les employeurs potentiels sont variés : les centres de recherche et de développement scientifiques, les banques et les assurances, les établissements d’enseignement supérieur, le gouvernement provincial et fédéral, les municipalités, les firmes de sondage, les services de laboratoire d’essais et d’analyses, les sociétés de service et de conseil, les médias…

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