Technicienne en électrophysiologie médicale

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Ton cœur, ton cerveau, tes muscles, tes yeux et tes oreilles… toutes ces parties de ton corps génèrent des courants électriques qui peuvent être mesurés par la technicienne en électrophysiologie médicale. Des électrodes plein sa boîte à outils, elle est responsable d’un grand nombre d’examens nécessaires au diagnostic et au suivi des patients par les médecins.

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Sonia Chenel, technicienne en électrophysiologie médicale
Sonia travaille depuis plusieurs années à l’hôpital du CHUL et au Centre mère-enfant Soleil, à Québec. La particularité de cet hôpital est sa spécialité en soins pour les nouveau-nés et les enfants. C’est une clientèle particulière qu’elle adore, même si elle aime aussi travailler avec les patients adultes. Cet environnement lui permet de mener une variété d’examens et de techniques qui sont plus rares dans d’autres hôpitaux.
 
Qu’est-ce qui t’a attirée vers ce métier ?
Le domaine de la santé m’intéressait beaucoup, mais je ne savais pas vers quel programme me diriger. C’est l’orienteur de mon école qui m’a aidé à choisir mon programme de cégep en faisant un test d’aptitudes. Finalement, ce test avait du bon parce que je pratique encore ce métier après 23 ans !
 
Quel est ton rôle dans le milieu hospitalier ?
Nous faisons partie de l’équipe technique, tout comme les techniciens en radiologie. Mon rôle spécifique est de faire des examens médicaux avec des appareils qui mesurent l’électricité produite par le corps. Cela peut être un électroencéphalogramme (EEG) pour mesurer l’activité du cerveau ou encore un électrocardiogramme (ECG) pour mesurer celle du cœur par exemple. Après l’examen, nous faisons un premier débroussaillage des résultats afin de fournir aux médecins les données importantes seulement.
 
Qu’aimes-tu le plus dans ton métier ?
C’est le contact avec le patient et la diversité des examens que je peux faire. Je suis responsable du côté technique de l’examen avec l’utilisation des appareils, mais le résultat dépend aussi de l’approche que j’ai avec le patient. Je dois réaliser un contact avec le patient pour obtenir un examen de bonne qualité pour le diagnostic. Il peut être nécessaire de rassurer un patient ou de travailler avec le parent pour éviter que leur enfant ne pleure durant l’examen. J’ai un rôle clé dans la réussite de ces examens.
 
Quels sont les domaines de l’électrophysiologie médicale ?
Ils sont nombreux ! Les gens connaissent surtout les examens cérébraux et cardiaques. Mais il y a aussi les examens neuromusculaires, comme l’électromyogramme pour mesurer l’activité des muscles, ainsi que les réponses à un stimulus visuel, auditif et somesthésique (le toucher). Je peux aussi pratiquer des examens liés à l’équilibre, et aux troubles du sommeil.
 
Peut-on se spécialiser dans certains types de techniques et d’examens ?
Il n’y a pas de spécialisation au cégep, mais en milieu de travail, le partage des examens dépend énormément ; plus un hôpital est petit et plus un technicien est amené à pratiquer un seul type d’examen. Lorsque je travaillais sur la Côte-Nord, je m’occupais des examens de cardiologie au début puis je suis passée au département de neurologie. Au CHUL, nous sommes une grosse équipe de 25 techniciens environ, ce qui nous permet de faire des rotations pour les examens courants. Toutefois, concernant les techniques plus particulières, nous préférons former des équipes fixes pour ne pas diluer l’expertise des techniciens.
 
Les examens d’électrophysiologie médicale sont-ils nécessairement les mêmes dans les différents hôpitaux de Québec ?
Pour les plus courants, oui. Cependant, les hôpitaux de Québec se partagent différents champs d’expertise. Par exemple, l’Institut universitaire en cardiologie et pneumologie de Québec a une unité spécialisée dans les troubles du sommeil. C’est donc dans ce centre que se font les examens de diagnostic de l’apnée du sommeil et autres conditions. Par contre, les neurologues et cardiologues pédiatriques travaillent au Centre mère-enfant Soleil ; je suis moi-même formée pour mener ces types d’examens avec les enfants.
 
Travailles-tu surtout avec des médecins spécialistes ?
Oui, tout à fait. J’apprécie d’ailleurs énormément le travail avec des cardiologues, neurologues, urgentologues, orthopédistes ou autres.
 
Des moments cocasses dans ton travail ?
Je vis énormément de situations cocasses avec les enfants. Ils sont très spontanés et disent ce qu’ils pensent sans filtre. Il arrive souvent qu’un enfant dise des choses hilarantes et innocentes. Aussi, ils ont beaucoup de curiosité face aux électrodes qu’on leur pose, ce qui donne lieu à beaucoup de questions.
Une journée dans la vie de Sonia
À son arrivée le matin, Sonia se rend au département d’électrophysiologie médicale pour voir le programme de sa journée. Elle a une tâche définie qui varie de jour en jour ; pas de routine ici ! Ses semaines ne se ressemblent pas, avec toute la palette d’examens qu’elle peut pratiquer. Aujourd’hui, elle s’occupe des examens de cardiologie : les électrocardiogrammes (ECG).
 
Elle a d’abord une liste de rendez-vous de patients externes, c’est-à-dire de gens qui se présentent à l’hôpital pour un examen médical avant de rencontrer le cardiologue. Pour repérer des anomalies cardiaques, elle pose un appareil, un Holter, sur certains patients pour une période de 24 ou 48 heures. Ils repartent à la maison et reviendront à l’hôpital rapporter l’appareil. C’est ensuite le rôle de Sonia de récupérer les données électroniques et de faire un ménage dans les résultats. C’est une tâche nécessaire puisque notre cœur bat environ 100 000 fois par jour ! Si le patient a gardé l’appareil durant 48 heures, c’est donc 200 000 battements cardiaques qui doivent être inspectés dans le but de trouver des battements anormaux ou désynchronisés. Ouf ! Heureusement, le Holter est muni d’un logiciel qui écarte déjà une partie des résultats normaux.
 
Si elle a du temps entre ses patients, elle retourne au département pour aider ses collègues. Elle peut mener des tests à l’effort sur des tapis roulants ou faire une tournée sur les étages pour pratiquer des ECG au repos chez les patients hospitalisés. À travers tout cela, il est possible que des patients arrivent à l’urgence. Cela peut être pour des malaises, des crises d’angine ou des infarctus. Sonia doit donc s’occuper de ces patients en priorité pour faire les tests nécessaires en cardiologie.
 
Certaines journées, Sonia travaille au bloc opératoire. Elle a suivi une formation pour travailler avec un orthopédiste pédiatrique qui vient régulièrement réaliser des chirurgies de correction de scoliose. Il s’agit d’un médecin spécialisé dans les maladies liées aux os et aux mouvements du corps chez les enfants. Le but de cette chirurgie est de redresser la colonne vertébrale déviée, en forme de « s », d’un patient. Pour ce faire, il pose des vis dans les vertèbres pour y attacher des tiges qui obligeront la colonne vertébrale à reprendre une forme en « i ». C’est une chirurgie qui comporte des risques de toucher la moelle épinière collée aux vertèbres. Le rôle de Sonia dans ce contexte est de surveiller les activités du cerveau avec des électrodes sur le crâne du patient pour s’assurer qu’il ne soit pas paralysé suite à une fausse manœuvre.
Sur les bancs d’école…
Sonia a suivi un DEC en techniques d’électrophysiologie médicale au collège Ahuntsic (Montréal) avant de retourner travailler dans sa Côte-Nord natale. Elle travaille aujourd’hui au CHUL et au Centre Mère-Enfant Soleil de Québec avec une clientèle surtout composée de jeunes malades, mais aussi d’adultes.
 
Au cégep :
DEC en techniques d’électrophysiologie médicale (3 ans)Ce programme est offert au cégep de Lévis-Lauzon, au collège Ahuntsic et au collège Ellis (collège privé de Drummondville).
 
Et après ? 
Un technicien en électrophysiologie médicale est nécessaire pour faire fonctionner les divers appareils des examens médicaux. Ces appareils étant très dispendieux, il travaille surtout dans de grandes organisations comme des hôpitaux et des cliniques privées. Il peut aussi participer aux prises de mesures dans des centres de recherche ou être représentant pour des compagnies d’équipements médicaux.
 
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