Sociologue

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Quelle est l’influence d’un style de vie moderne sur le poids des adolescents ? Comment se construisent et se transmettent les savoirs et les langues chez les populations autochtones ? Comment a évolué le travail des femmes au Québec ? Des questions que se posent les sociologues, ces spécialistes des groupes humains.

Généralement, le sociologue consacre sa carrière à un domaine particulier qui le passionne. À l’aide d’observations sur le terrain, d’enquêtes, de sondages et d’entrevues, il va apporter un regard différent et tenter d’expliquer les phénomènes étudiés.

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Jacques Hamel, sociologue

Jacques est sociologue et professeur au Département de sociologie de l’Université de Montréal et à l’Observatoire Jeunes et Société de l’INRS. Spécialiste de la jeunesse, il conduit des enquêtes et des recherches sur les jeunes Québécois depuis une quinzaine d’années.

Voulais-tu être sociologue au secondaire ?
J’étais intéressé par les sciences sociales. C’est au Cégep que la sociologie s’est imposée à moi. Il s’agissait d’une époque de grande effervescence politique et sociale pendant laquelle la question nationale au Québec intervenait beaucoup dans les médias.

Pourquoi cet intérêt pour la jeunesse ?
Le film « Le déclin de l’empire américain » fut l’élément déclencheur. La jeunesse était un sujet d’actualité dans les années 80 et je me suis tout de suite senti concerné. J’ai donc pensé analyser ce phénomène d’un point de vue sociologique.

Quel est le sujet de tes recherches ?
Pendant longtemps, j’ai étudié la question de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes. J’ai aussi beaucoup travaillé sur la « génération numérique ». Je m’intéresse maintenant au rapport aux études qu’ont les étudiants d’aujourd’hui. Quelles valeurs ils attribuent à leur programme, à leur institution…

Comment mènes-tu tes recherches ?
Je peux utiliser les sondages en ligne, les entrevues téléphoniques ou Skype. Dans certains cas, je préfère les entrevues face à face. J’essaye de trouver des moyens ludiques pour aider les étudiants à collaborer. Je n’ai généralement aucune difficulté.

Existe-t-il des applications concrètes de tes résultats ?
Je souhaite toujours qu’il y ait des retombés. Il m’est arrivé de présenter mes résultats devant le conseil supérieur de la jeunesse ou de faire un état des lieux pour le secrétariat de la jeunesse du gouvernement du Québec. En 2012, j’ai été extrêmement sollicité par les médias pour donner un point de vue sociologique du « Printemps Érable ».

Qu’est-ce qui te motive le plus dans ton travail ?
J’apprécie de combiner l’enseignement et la recherche. Transmettre la théorie sociologique à des centaines d’étudiants dans un amphithéâtre, et en même temps mener des études sur mes sujets de prédilection.

Quel est l’aspect le plus désagréable de ton métier ?
Le contexte politique actuel me déplait. C’est l’ère des coupures budgétaires, les chercheurs ne peuvent plus véritablement avoir de projets. Dans les années 90, je me sentais utile pour la société, je n’ai plus vraiment ce sentiment aujourd’hui.

Quelles sont les qualités nécessaires pour être sociologue ?
La principale qualité est la curiosité. Il faut envisager les phénomènes sous un autre angle. Il ne faut jamais être satisfait de ce qu’on fait, toujours aller plus loin.

Les jeunes d’aujourd’hui sont-ils différents ?
Bien sûr ! Ils évoluent dans un contexte différent. D’un point de vue professionnel, ils préfèrent la flexibilité, la précarité. Ils ne souhaitent pas forcément avoir le même métier toute leur vie. Ils veulent davantage agir par eux-mêmes et sont en permanence branchés, au fait de ce qui se passe ailleurs sur la planète !

Es-tu optimiste concernant l’avenir des jeunes ?
Pour moi, la jeunesse n’est jamais une période facile. Aujourd’hui, les relations entre générations sont plus fortes, cela me rend optimiste. Leurs parents ont été confrontés à des difficultés et ils souhaitent quelque chose de mieux pour leurs enfants. Avant les enfants suivaient la trace de leurs parents. Aujourd’hui c’est différent, leur réussite professionnelle relève de leur responsabilité, c’est un peu angoissant pour certains.

Une journée dans la vie de Jacques

Septembre, c’est la rentrée scolaire à l’Université de Montréal. Jacques est prêt à endosser son rôle d’enseignant jusqu’à la fin avril. Il pourra ensuite se consacrer pleinement à ses recherches.

Chaque semaine, le professeur prépare et offre un cours de sociologie de la jeunesse et un séminaire. Il rencontre aussi des étudiants venus l’interroger sur son cours, aide ses quinze étudiants en maitrise et doctorat et participe aux activités administratives du département de sociologie. Le soir et les fins de semaine, il profite du calme pour rédiger des passages de livres, relire les chapitres de thèses, ou les articles scientifiques de ses étudiants.

Les cours se terminent, le chercheur abandonne l’enseignement pour mener ses recherches à l’INRS. Sa dernière étude : savoir si le rapport aux études diffère entre des étudiants en sociologie et en médecine.

Pendant plusieurs mois, Jacques se consacre à la préparation du questionnaire. Dès l’été, le chercheur, aidé de ses étudiants, commence la collecte de données sur le terrain. L’Université lui a fourni une base de données de 20 000 noms. Pour des raisons éthiques, le chercheur doit d’abord envoyer une demande par courrier pour informer les étudiants sélectionnés de son étude.

La plupart des résultats seront récoltés grâce à un sondage en ligne, mais certains curieux se déplacent à l’INRS pour l’entrevue. Une fois la collecte terminée, l’équipe de Jacques analyse le contenu du questionnaire et réalise des statistiques. Ils pourront ainsi publier leurs résultats dans un journal spécialisé. Dès septembre, il retournera à son autre passion : l’enseignement !

Sur les bancs d’école…
Jacques a obtenu un baccalauréat, une maitrise et un doctorat en sociologie à l’Université de Montréal. Pendant son doctorat le sociologue s’est intéressé à la pratique économique des Québécois francophones. Il a ensuite réalisé un post doctorat à l’Université de Toronto et à l’Université du Québec à Montréal.

Au Cégep :

DEC en sciences humaines et sociales ou toutes disciplines connexes (2 ans)

À l’Université :

  • Baccalauréat en sociologie ou en développement social et analyse des problèmes (3 ans)

Ce programme est disponible dans plusieurs universités : Université du Québec à Rimouski, Université du Québec à Chicoutimi, Université Laval, Universités Bishop » s, Concordia et McGill à Montréal, Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal et Université de Québec en Outaouais

  • Baccalauréat en Études des femmes à l’Université Concordia et l’université McGill à Montréal et l’Université du Québec à Montréal (3 ans)

Tu peux poursuivre des études en maîtrise (2 à 3 ans) puis en doctorat (3 à 5 ans) en sociologie.
Ensuite, il faut parfois faire un postdoctorat, l’équivalent d’un grand stage en recherche.

Et après ?
Le sociologue peut travailler dans différentes structures. Il mènera des missions différentes selon le diplôme obtenu. Il peut travailler dans des organismes communautaires, culturels ou internationaux, pour les gouvernements fédéral et provincial, dans des établissements d’enseignement collégial et universitaire, dans des agences de publicité, des centres d’interprétations, des centres de recherche…

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