Ingénieure du bois

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Près de la moitié du territoire québécois est recouvert de forêts ! 761 100 km² de bois offrant de multiples débouchés aux spécialistes de ce domaine : les ingénieurs du bois.

Dépendamment de l’endroit où il travaille, les tâches de l’ingénieur du bois varient beaucoup : dans une usine en contrôle qualité, dans un laboratoire de recherche, dans une entreprise à développer et commercialiser un nouveau produit, dans une firme de génie-conseil à gérer la construction d’un bâtiment. Peu importe sa spécialité, le bois est son outil de travail.

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Erika Blackburn, ingénieure du bois
Diplômée depuis mai 2012, Erika travaille comme ingénieure du bois au bureau de génie-conseil Louis-Marie Gauthier à Saguenay. Spécialiste du comportement du bois, les architectes, entrepreneurs ou particuliers font appel à elle pour superviser la construction de bâtiments, comme des garages industriels, des blocs de condos ou la rénovation de maisons.

Les sciences te sont-elles utiles dans ton travail ?
Oui tous les jours ! Je fais beaucoup de mathématiques et de physique. J’ai besoin aussi de connaître la biologie du bois. Je dois pouvoir conseiller mes clients sur quelle essence de bois choisir. S’il s’agit de pin, d’épinette ou de sapin, le bois n’aura pas le même comportement face à l’humidité par exemple.

D’où te vient cet intérêt pour le bois ?
J’habite au lac Saint-Jean depuis que je suis enfant. C’est une région très forestière. Mon père est ingénieur forestier, alors je connaissais bien ce domaine. J’aimais les sciences et les mathématiques, c’est pour cela que j’ai choisi le génie du bois plutôt que le génie forestier.

Que préfères-tu dans ton métier ?
La résolution de problèmes. Imaginons qu’un entrepreneur m’appelle pour me demander conseil, car il est en train de retirer une poutre. Il faut que je lui réponde très vite ! C’est beaucoup de pression et c’est un véritable défi à relever.

Qu’aimes-tu le moins ?
La partie plus administrative des projets, comme faire des factures.

Quelles sont les qualités indispensables ?
L’esprit critique, d’analyse et de synthèse. Ce métier demande beaucoup d’autonomie et de leadership ! Il faut aussi savoir travailler sous pression.

Le projet qui te procure le plus de fierté ?
J’ai travaillé fort pour que l’agrandissement de l’Étape, la halte routière située entre Saguenay et Québec, soit en bois. Nous avons opté pour une structure hybride bois-acier, le résultat est vraiment très joli.

Quels sont les avantages du bois dans une construction ?
Il procure une excellente sonorité aux bâtiments. Les constructions en bois sont plus écologiques que celles en acier ou en béton. Elles sont aussi beaucoup plus chaleureuses ! Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elles sont plus sûres en cas d’incendie. Tandis que l’acier fond à la chaleur, le bois, lui, perd de la masse petit à petit, mais ne se déforme pas. Les pompiers préfèrent d’ailleurs entrer dans un bâtiment en bois qu’en acier.

Une anecdote à nous raconter ?
Il m’est déjà arrivé de prendre une décision rapidement. Je me suis trompée. Quand les fenêtres et les portes sont arrivées, elles ne rentraient plus dans la bâtisse. On a été obligé de tout changer…

Ton métier est-il manuel ?
Ça dépend. Pour mon projet de fin d’études, j’ai réalisé un kayak en bois. Dans mon emploi actuel, je conçois les plans, je supervise les charpentiers-menuisiers, c’est plus théorique. Peut-être que pour les ingénieurs d’usine, ou ceux qui travaillent dans une scierie, le métier est plus manuel. Ils passent sûrement plus de temps sur le chantier que dans un bureau.

Est-ce que les femmes sont très présentes dans ce milieu ?
Non, il y en a très peu. En ingénierie, je dirais une fille sur cinq.

Penses-tu que ce métier a de l’avenir ?
Oui ! Présentement dans la construction il y a un petit creux. Mais dans les autres domaines, il y a beaucoup d’opportunités.

Une journée dans la vie d’Erika

Erika commence sa journée vers 8 heures. Assise à son bureau, elle analyse les plans de bâtiment que les architectes ou les entrepreneurs lui ont envoyés. Elle fait des calculs, vérifie que les plans correspondent aux normes en vigueur. Elle doit s’assurer de la sécurité du bâtiment, s’il va résister à la charge de neige, au vent ou encore aux tremblements de terre. Elle consulte les normes en matière de construction et se tient à jour sur les derniers codes du bâtiment.

Une fois par semaine, équipée de ses plans, d’un crayon, de feuilles et d’un ruban à mesurer, l’ingénieure visite le chantier pour apprécier l’avancement des travaux. Elle s’assure auprès du chargé de projet, du responsable du chantier et des charpentiers-menuisiers que les plans sont bien suivis et que la construction s’effectue dans les règles de l’art.

De retour de sa visite, la spécialiste du bois allume son logiciel de dessin et réalise des plans pour un autre projet. Aujourd’hui, Erika est confrontée à un problème. Un client lui demande de faire la conception d’un mur en bois d’une hauteur de 22 pieds avec un nouveau type de montant en bois qu’elle n’a jamais utilisé. Elle contacte alors d’autres ingénieurs du bois pour avoir des conseils.

Avant de terminer sa journée à 17 heures, elle se penche sur un autre défi. Les propriétaires d’une maison souhaitent retirer un mur porteur. L’ingénieure doit réfléchir à la meilleure façon de procéder. 

Les horaires d’Erika varient beaucoup en fonction de la charge de travail. Son emploi lui donne beaucoup d’autonomie dans l’organisation de ses journées.

Sur les bancs d’école :

Erika a réalisé un DEC en science de la nature. Puis, elle a obtenu son baccalauréat coopératif en génie du bois du département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval, à Québec, en 2012. Au cours de son cursus, elle a réalisé quatre stages rémunérés : en recherche à l’université, chez un fabricant de produits en bois et dans le bureau de génie-conseil où elle travaille aujourd’hui.

Les deux premières années de formation universitaire sont assez générales. Par la suite, tu peux choisir des cours à option et opter pour ceux qui t’intéressent le plus.

Au cégep :
• DEC en technologie de transformation des produits forestiers, en technologie forestière ou en techniques du milieu naturel.
• DEC en sciences-arts-lettres ou sciences de la nature ou sciences pures ou appliquées

À l’université :
• Baccalauréat coopératif en génie du bois au Département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval à Québec.

Au Québec pour devenir ingénieur du bois, il faut devenir membre de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec et/ou de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Et après ?
Les ingénieurs du bois sont très recherchés dans les scieries et les industries de deuxième et troisième transformation. Les compagnies forestières, les coopératives forestières, les industries papetières, les offices de producteurs de bois et les usines de fabrication de matériaux de construction ont aussi besoin d’ingénieurs du bois.

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