Ingénieur en métallurgie

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Les ressources en minéraux métalliques sont abondantes au Québec et représentent 75 % de la production minière. Fer, or, cuivre et zinc sont les principaux métaux exploités dans la province. L’ingénieur en métallurgie développe des procédés pour concentrer, extraire, affiner et traiter les minerais extraits du sol. Une fois les métaux transformés, il travaille sur leurs propriétés. Il intervient en amont de la construction d’une usine ou pendant son fonctionnement. Il s’assure que les procédés mis en place respectent les normes de sécurité de l’usine.

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Matthew Kreuh, ingénieur en métallurgie

Matthew est ingénieur en métallurgie depuis 11 ans. Après avoir travaillé dans des usines de transformation des métaux, il a choisi de rejoindre en 2011 l’équipe de SNC-Lavalin, une firme d’ingénierie à Montréal. Il y réalise des études en amont de la construction d’usines de transformation de métaux.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir ingénieur en métallurgie ?
Au Cégep, je m’imaginais devenir ingénieur ou physicien, ce n’était pas encore très clair. Un jour, des personnes du département de métallurgie de McGill sont venues présenter un programme coopératif en métallurgie. Un de mes critères était justement d’aller à l’Université tout en travaillant. En fin de compte, ce sont plusieurs opportunités qui m’ont conduit dans cette direction.

Ton métier est-il dangereux ?
Tout dépend de l’endroit où tu exerces. J’ai travaillé dans une fonderie par exemple, il faut être très vigilant. Les métaux sont chauffés à plus de 1300°C ! Mon rôle était de contrôler et de développer les procédures pour la transformation des métaux. Je m’assurais que les réactions chimiques se déroulent bien pour la sécurité des employés et des équipements. ! Mon rôle était de contrôler et de développer les procédures pour la transformation des métaux. Je m’assurais que les réactions chimiques se déroulent bien pour la sécurité des employés et des équipements.

Qu’apprécies-tu le plus dans ton métier ?
Le sentiment d’accomplissement lorsque je termine des mandats qui me semblaient à première vue difficiles à surmonter. Chaque usine est différente et offre son lot de défis ! 

Ce que tu aimes le moins ?
La pression. Les clients veulent que le travail soit effectué le plus vite possible et que ce soit le moins coûteux possible. Aussi, notre métier n’est pas toujours vu positivement. Il y a 100 ans, la population ignorait les impacts sur l’environnement, maintenant il y a beaucoup de règlements, de permis, de responsabilités.

T’arrive-t-il de voyager pour le travail ?
Oui, tout dépend des mandats. Dans mes 11 ans de carrière, je suis parti dans le nord du Canada, le Pérou, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Russie, l’Australie, le Maroc. Les voyages m’ont aidé à grandir, c’est enrichissant sur un plan personnel. Mais ce n’est pas obligatoire !

Quels outils et procédés utilises-tu ?
Les mineurs sortent le minerai de la terre. Une fois sorti c’est le travail de l’ingénieur en métallurgie de le transformer. Il faut dans un premier temps broyer la roche en tout petits grains en utilisant des énormes broyeurs, puis effectuer plusieurs étapes comprenant des réactions chimiques, des chauffages dans des fours électriques et des procédés de séparation pour à la fin obtenir un métal pur à 99,999999… %

Un projet que tu as particulièrement apprécié ?
Je travaillais sur une façon de réduire les émissions de SO2. J’ai voyagé en Australie, en Europe et en Afrique du Sud pour tester de nouvelles technologies. J’ai rédigé des rapports, réalisé des tests de laboratoire pour mieux comprendre les procédés utilisés et arriver enfin à une recommandation. 

Une anecdote à nous raconter ?
J’ai réalisé un de mes stages en Arctique. Pendant seize semaines de mai à août, le soleil ne s’est jamais couché ! Je faisais le quart de nuit et je dormais la journée, c’était spécial. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter une ville Inuit et de parler avec la population. Ce fut une très belle expérience.

Ton métier a-t-il de l’avenir ?
Dans ce domaine, c’est cyclique. Il y a des périodes vraiment bonnes comme de 2002 à 2008 où tu avais du travail assuré pour 2 ans d’affilée. En ce moment, c’est plus difficile. Mais il faudra des jeunes pour prendre la relève lorsque ce sera la folie dans quelques années !

De quelles disciplines scientifiques as-tu besoin pour travailler ?
J’aime dire que l’ingénieur en métallurgie est un « chimiste inorganique ». En opérations et procédés, c’est de la chimie dont nous avons besoin. J’utilisais le tableau périodique tous les jours. Dans une firme d’ingénierie, nous faisons des dessins techniques, des documents, de la gestion.

Quelles sont les qualités nécessaires pour faire ton métier ?
En tant qu’ingénieur, il faut être capable de résoudre des problèmes, c’est très important pour la sécurité. Il faut aussi être capable de penser à des stratégies originales.

Une journée dans la vie de Matthew

Matthew arrive vers 8 h 30 dans les locaux de la SNC-Lavalin à Montréal. Installé dans son bureau, il commence sa journée en consultant les courriels reçus pendant son absence. L’ingénieur travaille dans une compagnie internationale. Les employées habitent aux quatre coins du monde, il y a toujours quelqu’un pour travailler, même la nuit ! Chaque jour, le spécialiste en métallurgie assiste à une ou deux réunions selon les projets en compagnie d’ingénieurs mécaniques, électriques, civils et de gestion de projets.

Aujourd’hui, il rencontre un dessinateur pour la construction d’une usine de traitement du nickel. L’ingénieur a fait les calculs, recommande les technologies et le dessinateur transforme le tout en format digital. Ensemble, ils pourront placer les moteurs, la tuyauterie, les pièces d’équipements.

Matthew a des opportunités de voyager à l’étranger. Il vient de rentrer d’une mission de deux mois au Maroc pour réaliser la mise en service d’une nouvelle usine. Il développait des procédures et supportait le fonctionnement des équipements. En qualité d’ingénieur, Matthew a la responsabilité de développer des procédés sécuritaires. Il doit tenir compte des gens qui vont opérer dans la nouvelle usine….

À peine rentré, il est d’attaque pour un nouveau projet de longue haleine : une à deux années pour la construction d’une nouvelle usine de transformation de métaux. Après avoir identifié le type de minerai extrait, il évalue le prix du développement du procédé de transformation du minerai et réalise des études économiques. Matthew peut alors prévoir les coûts d’extraction, la quantité de métaux produite et donc si l’usine sera rentable.

Sur les bancs d’école :
Matthew a obtenu son DEC en sciences naturelles au John Abbott College de Montréal. Il a ensuite poursuivi ses études avec un baccalauréat en génie métallurgique à l’Université McGill.
Il a réalisé son dernier stage en recherche à l’Usine Magniola au Québec qu’il a trouvé particulièrement intéressant. Matthew a alors réalisé une maitrise en métallurgie extractive à l’Université McGill à Montréal.

Au Cégep :
DEC en sciences de la nature ou autre DEC et avoir réussi les cours de mathématiques, de physique, de chimie et de biologie.

À l’Université :
Baccalauréat en génie des matériaux et de la métallurgie offert à l’Université Laval à Québec, à l’Université McGill à Montréal et à l’École Polytechnique de Montréal.
Il existe d’autres baccalauréats qui mènent à cette profession :
– Baccalauréat en génie mécanique
– Baccalauréat en génie chimique
– Baccalauréat en génie électrique
– Baccalauréat en génie industriel

Tu peux ensuite poursuivre à la maitrise en génie métallurgique ou des matériaux à l’Université McGill, l’Université Laval ou à l’École Polytechnique de Montréal.

Et après ?
Différents employeurs ont besoin d’ingénieurs en métallurgie : les entreprises de fabrication de produits métalliques, les industries minières, manufacturières, d’aluminium ou sidérurgique, les firmes d’ingénieurs, les gouvernements fédéral et provincial, les établissements d’enseignement, les forces armées canadiennes, les chantiers maritimes…

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