Laisser les microbes travailler…

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Tu as peut-être déjà lancé un cœur de pomme dans la forêt sans aucun remords. Un cœur de pomme, c’est de la matière organique et c’est biodégradable. Les micro-organismes présents dans la nature (bactéries et champignons) s’y attaquent et le décomposent complètement en quelques mois.

Par contre, tu ne peux pas tout jeter dans l’environnement. Toute matière n’est pas biodégradable. Les déchets que l’on entasse dans les dépotoirs prennent parfois des milliers d’années à disparaître complètement. Par exemple, une bouteille de plastique peut demeurer intacte dans la nature pendant plusieurs siècles ! Et comme ces polymères (longues chaînes chimiques qui composent les plastiques) entrent dans la composition d’une tonne d’objets de la vie courante, ces objets s’accumulent… et pour longtemps. L’immense « continent » de plastique de l’océan Pacifique, qui mesure quelques millions de kilomètres carrés, est une bonne illustration de cette pollution ! Cette énorme « île » flottante contiendrait deux fois la superficie de la province de Québec. C’est énorme !

Il existe heureusement des solutions. La récupération et le recyclage permettent notamment de réduire la quantité de déchets que nous produisons. Aujourd’hui, des chercheurs sont allés encore plus loin dans leurs efforts écologiques en proposant des matières plastiques entièrement biodégradables ! En effet, des scientifiques ont utilisé des matériaux à base de céréales, une matière organique biodégradable, à la place des polymères traditionnels. Ainsi, un plastique fait d’amidon de maïs — le même produit de base avec lequel on épaissit les sauces ! — peut se décomposer en quelques semaines ! Ces produits sont cependant plus chers que le plastique ordinaire, mais ils comportent bien des avantages pour l’environnement.

Pour ce qui est des plastiques non-biodégradables déjà existants, les étudiants Alexandre Allard, de l’Université McGill, et Danny Luong, du cégep de Sainte-Foy, ont fait une découverte fascinante. Ils ont déniché dans le sol des bactéries capables de « grignoter » le polystyrène, le plastique no 6 qu’on ne recycle pratiquement pas au Québec. Ces bactéries particulièrement voraces nous débarrassent de ce polymère, un peu comme elles le feraient pour la pomme que tu lances dans la forêt. Après quelques ajustements, les bactéries de ces jeunes scientifiques ont réussi à détruire 70 % d’un objet de polystyrène en seulement deux semaines ! Tout de même, d’ici à ce que ces bactéries soient au point, la meilleure solution reste de réduire à la source notre consommation de plastique et d’éviter d’ajouter des polluants à notre environnement déjà bien encombré.

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